L'envole du Mask. [ End ]

- Mr. Stryker, voici les derniers relevés médicaux. Tout semble stable.
Un coup d'oeil aurait suffit pour voir que le scientifique était inquiet. Il mentait, et cela était parfaitement visible. Il ne mentait pas pour le fond, mais pour la forme. Ce n'était pas des relevés médicaux.
- Bien. Bien.
L'homme feuillette d'un œil distrait. Toutes les fonctionnalités... fonctionnent. Le taux d'hydrométrie est stable. Et l'étoile en son centre est étonnement calme. Le robot est deux mystères à lui tout seul. Et ce crétin l'ignore. Non, Stryker ne l'aime pas. Définitivement pas. Trop de puissance pour un homme non entrainé, et dont on ignore le controle qu'on a dessus. C'est d'ailleurs pour cela qu'il la veut Elle. Elle sera surement la seule capable de le domestiquer convenablement. Elle, et elle seule.
Il claque le dossier.
- Bien, tout est parfait, disposez.
Mais le scientifique ne l'écoute déjà plus. Il se contente de fixer avec une fascination non cachée l'homme assit sur le fauteuil. Habillé d'un tee shirt noir, d'un simple jean, d'une paire de boots et d'un long manteau de soldat, cet homme observe lui aussi le scientifique. Ces yeux montrent une part de non compréhension, mais aussi de curiosité. Stryker et captant le regard expressif de l'androïde tique de la langue, et écrase ploiement le dossier sur la tête du savant.
- On se réveil! Le boulot vous attends encore, et on ne chaume pas!
Sursaut, puis ajustage de lunettes.
- Bie... Bien monsieur !
Puis il sortit en trombe. Stryker soupir, puis se tourne vers Marcus, en souriant. Celui ici ne lui rend pas son sourire. Pas par méchanceté, mais par logique. Pourquoi sourirait il maintenant? Alors qu'il ne sait rien. Stryker l'a demandé dans son bureau. Alors il est venu.
- Désolé de t'avoir fait attendre.
Pas de réponses. Que répondre? Stryker va s'assoire derrière son bureau.
- Tu sais bien que j'ai de moins en moins de temps à t'accorder. Malgré que je t'ai sortis des griffes de ces monstres, je dois encore assurer mes fonctions. Aussi, j'ai demandée à une amie de s'occuper de toi. Désormais, ce sera elle qui te donnera les ordres et sera ton supérieur direct.
- Quel est son nom?
Ah, une réponse !! Une question plutot.
- Mask.


Marcu se tient désormais devant la porte du bureau de l'agent Mask. La main sur la poignée, son cerveau analyse. Il ne toque pas, et entre. Plus par mégarde que pour se donner un style. Une femme est assise derrière le bureau. Une femme avec un masque sur le visage. L'androïde observe de ses yeux bleus la jeune dame. Son nouveau chef.
- Je suis Marcus Wright. Stryker m'envoie, pour vous servir.
Il reste debout, les bras croisés, ses yeux essayant de la comprendre. Pourquoi le masque ?

Marcus observait le masque d'une blancheur immaculée. Quelques motifs, quelques couleurs. Aucunes expressions.
Lorsqu'il entra, ce qui le choqua d'abord fut la propreté et le rangement parfait de chaque objet. Comme si chaque chose avait sa place. Comme si chaque chose avait un rôle à jouer. Un rôle unique et important.

Lorsqu'elle le vit, elle se contenta de le fixer. Un bon moment. C'est à ce moment que Marcus comprit qu'il avait fait une erreur. Il tiqua après qu'elle eut parlé. Il n'était pas un enfant, alors pas la peine qu'elle joue à la mère capricieuse. Il décroisa les bras et la sonda un moment. Comme s'il s'attendait à ce qu'elle change d'avis. Voyant aucuns changements, il fit donc demi tour. Il rouvrit la porte, et la referma derrière lui. Il s'appuya contre elle un instant, et leva les yeux. Des gens passèrent, et le regardèrent non sans cacher leur amusement. Il semblait qu'être viré du bureau du Mask ne soit étranger à personne. Certains lui adressèrent un sourire presque sympathique. Marcus ferma les yeux. Des flots de consciences, des flots d'informations lui venaient en tête. Il ne supportait pas. Il ne supportait pas ce qu'il ne comprenait pas.

Il était temps d'y retourner. Il prit une respiration froide et se retourna face à la porte. Là, il toqua. Il attendit quelques secondes, puis entra de nouveau. Elle n'avait pas bougée, ou presque. Son regard était perçant, et quelque chose intimait à Marcus de ne pas jouer au plus fins avec elle. Mais quelque part, le simple fait de savoir ça lui donnait encore plus envie d'y jouer. Il retourna donc là où il était avant, recroisa les bras. Ses yeux bleus observèrent la pièce de nouveau, plus distrait.

- Vous avez quelque chose pour moi, si ce n'est jouer au robot obéissant ?

Jouer au robot obéissant ... D'un sens il avait mit le doigt sur le problème, sans pour autant le savoir. Il fit un sourire et se sentit obligé de rajouter

- Sympa la déco.

Un sourire. Cette femme, cette Mask, n'est donc pas qu'un androïde sans sentiments. ... Oui, c'est assez drôle comme situation, mais Marcus fait parti de ces gens qui ne supportent pas les machines. Qui trouvent inutile d'avoir une assistance continue pour des choses simples. Bien que ce genre d'hommes aiment musique, et toast grillé. Bien grillé. Marcus un robot fabriqué à partir d'un humain. D'un corps en vie, et en pleine santé. Si on lui entaille légèrement la peau, il saignera. Il peut rougir, ou ressentir la douleur.
Mais une fois les blessures plus profondes, on peut apercevoir une carcasse métallique complexe. Son cerveau est pour une part humaine, pour un autre machine. Oui, il est une avancée technologique extraordinaire. Il est le robot le plus performant de son temps. Passons.

Elle se lève et se place face à lui. Ce dernier ne fait aucuns changements. Ni dans son attitude, ni dans son regard. Il la fixe, non pas amusé, mais fasciné. Fasciné par ce masque, par cette puissance qu'elle dégage. Elle est plus petite que lui, de loin, mais cela ne perturbe pas l'idée de Marcus: C'est elle qui commande. La voila qui repart à son bureau, dans la même position qu'avant. Et elle l'invite à faire de même. Il ne bouge pourtant pas. Il lui semble qu'elle va parler. Ce qu'elle fait d'ailleurs presque instantanément.
Quelque chose pour elle? Pourquoi en aurait il? Après tout, le chef ici, ce n'est pas lui. Il fit un haussement d'épaules entendus, et alla prendre place en face du Chef aux Masques. Il fit un sourire et reposa ses yeux sur elle.

- Pourquoi aurais-je quelque chose pour vous?

Il observa un masque précisément. Africain, surement, celui ici dégageait quelque chose de particulier. D'intense. Sans le vouloir, Marcus était déjà entrain d'analyser sa composition. Effectivement, ce n'était pas du simple bois. Il y avait autre chose. Autre chose de ... Vivant. Un esprit, surement. C'était étrange de voir ce genre de choses. Car ce n'était après tout rien de plus qu'un masque. Peut être était il sentimentalement important pour le Leader. Ce qui faisait qu'il vivait. Ou peut être Marcus était juste un peu trop fantastique dans sa pensée.

- Je me suis apporté moi même, on va dire.

- Charles Xavier ...

L'androïde répéta le nom d'une voix pensive, le regard vague. Il l'inscrivait dans son cortex cérébrale de manière à ne pas l'oublier. Chose idiote, vu qu'il ne pourrait rien oublier. Depuis qu'il s'était activé dans le labo en flammes, Marcus retrouvait lentement les souvenirs de son ancienne vie. Oui, vous avez très bien lu. Son ancienne vie.
Ce que tout le monde ignore - ou presque tout le monde puisque Stryker est au courant - sur le robot, c'est son origine. Son corps est d'une perfection électronique sans pareil. Bien que beaucoup se vantent de l'avoir construit, personne n'aurait pu créer des tissus humains aussi parfaits en partant de rien. Des organes entiers, des organes humains. Personne, sauf un humain lui même. Marcus était un ex condamné a perpétuité pour le meurtre de son frère et deux flics. Meurtre dont il était non coupable, ou pas directement. Fautif, oui. Une femme, atteinte d'un cancer avancé, se présenta à lui comme possessive d'une seconde chance pour son âme, et lui demanda de donner son corps à la science. Il accepta, intimement persuadé qu'une fois découpé en morceau et manipulé par tout le monde, il serait enfin là où il devait être: En Enfers. Mais bien entendu, rien ne ce passa comme prévu. La science avait une idée bien marquée de l'utilité qu'il allait avoir. Et le terme seconde chance n'était pas anodin.

On transforma ses gènes, on manipula ses tissus, on lui inculqua des pouvoirs mutants, au hasard, juste pour voir. Toute sa morphologie fut revue, et recopiée, et enfin transformée en une robotique, plus puissante et plus résistante. La moindre cellule de son corps fut remaniée, la moindre imperfection enregistrée. Son âme avait été si profondément touchée que seul un miracle fait qu'il puisse encore vivre. Son cerveau fut scindé en deux: Une partie organique et une autre robotique. Son coeur - désormais au centre du mini soleil l'alimentant en énergie - est celui d'un autre homme, beaucoup plus fort que son ancien. Le cœur d'un autre. Alors je pense pouvoir affirmer d'une manière sure que Marcus est plus que quiconque accroché à sa vie. Même s'il l'a oublié. Après tout, c'est ancré en lui. C'est gravé dans ses circuits. C'est un prévu par son programme.
Soit, après une courte pause, il acquiesça d'un léger signe de tête et revint chercher le regard froid et neutre du Mask. Cette dernière avait les yeux d'un bleu profond, mais surement pas naturel. Après une rapide mise au point, Marcus aperçu la lentille. Cette femme se cachait entièrement. Son masque était d'une couleur blanche sobre soulignée seulement par des traits dorés. Le tout étant harmonieusement mélangé avec goûts pour donner une ambiance mystérieuse et ... attirante? Mr. Wright fit un sourire, rien de méchant, juste moqueur. Moqueur envers lui même. Son patron était passé de vieux antisocial a une femme à secrets, formée comme une déesse. Quoi de plus fantasmant? Stryker était soit un pervers, soit sous le masque se cachait une perle rare. Etre sur ce fauteuil donnait la réponse au robot: Cette femme devait être redoutable.

- OK, je chercherais des trucs sur ce type.

Le long manteau usé de militaire était très largement ouvert sur un tee shirt noir trop petit, qui détaillait la silhouette agréable de l'androïde. Sans que celle ci n'évoque un haltérophile bourré de testostérone, elle était musclée comme le serait un homme au travail dans les champs. Sur le haut du bras, cousu sur le manteau, il y avait un bandeau de couleur sang. C'était la marque de l'équipe militaire d'élite chargée de la protection de la base militaire secrète de Stryker. Marcus a gardé le manteau tel qu'il l'a récupéré sur un cadavre dans les décombres. Sans savoir sa signification. Sans même savoir qu'il y en avait une. Il se redressa, repoussant la chaise derrière lui, et le manteau roula autour de lui comme une cape avant de retomber à ses côtés.

- Pas d'obligations? Genre le droit de le ramener sur place? L'ordre de pas y toucher? Plutot infiltration ou espionnage?

Il marqua une pause, puis poussa un profond soupir ardent. Sa température devait environner les 45°C. Il était aussi excité qu'un gosse à sa première journée d'école. Un sourire impatient vint graver son visage avec un incroyable réalisme.

- J'suis con, ca doit juste être un test bidon sur une tête d'affiche actuelle. Je parie que j'ouvre un journal et je tombe sur ce nom.

Il s'étira en arrière d'une manière un peu féline, en poussant un soupir rauque de plaisir. Marcus était loin d'avoir tort. Avec la polémique actuelle sur le virus mortel, Charles Xavier faisait la une. Les mutants paniqués cherchaient un repère où ils pourraient être à l'abri. Il fit un grand sourire satisfait à Mask, puis ajouta.

- Rien de plus, boss?

Un sourire fier et triomphant vint glisser sur les lèvres extraordinairement tendres du pauvre petit robot. Marcus était heureux de voir que pour une première impression au près de son supérieur, il ne devait pas être si mal vu que ça. De plus, elle lui confiait directement une mission importante sans tests préalables. Qu'est ce que Stryker avait bien pu dire à son sujet pour que Mask soit si sure de ses capacités? Marcus ne le saura sans doute jamais, mais des phrases comme: "Robot obéissant" ou "machine servile" étaient largement suffisant pour accorder sa confiance. Après tout, on ne doute jamais du fusil, mais bien du tireur!? Oui, Stryker avait en quelque sort fait sa pub afin de s'en débarrasser, tout en continuant de jeter un coup d'œil sur le programme. Pour le moment, Marcus ne lui était pas utile. Pour le moment, il le laisserait en paix. Pour le moment.

Notre mr. Wright observa son supérieur se lever, et glisser comme une ombre jusqu'a lui. Comme un ombre, comme un chat, comme la chose la plus mortellement élégante qu'il n'ai jamais vu. C'était étrange comme avec le masque, tout son corps évoquait la luxure et le fantasme masculin. Quelque part, c'était une torture pour notre homme. Il ne l'a quitta pas des yeux, comme envouté. Qui ne le serait pas? Le simple désir de savoir qui était derrière le masque était aussi excitant qu'une pin up enduite de crème anglaise. Des mèches blondes volaient ca et là, créant comme un halo autour d'elle. En parlant de halo ... Marcus excité comme une puce par la mission (et aidé par les fantasmes sur le Mask) commençait légèrement à dégager de la lumière. Une lumière chaude et apaisante, vu que la température au contact de sa peau devait maintenant bien être dans les 70°c. Instinctivement, cela faisait depuis longtemps qu'il avait adapté les molécules de son corps pour survivre en milieu ardent. Ses yeux bleus étaient plus clair que jamais, comme s'ils fondaient et glissaient dans la pupille. Comme s'ils vivaient. Il inspira un grand coup et stoppa tout presque instantanément. Son manteau retomba autour de ses jambes, ses yeux redevinrent d'un bleu humain, et sa peau arrêta de chauffer. C'était pas le moment de se laisser aller aux émotions. Étrangement, l'air ambiant de la pièce était monté d'au moins 10°c.

Il ferma les yeux et baissa la tête, le sourire ne quittant pas ses lèvres. Il devait s'infiltrer dans les proches d'un homme. Pas de problèmes. Et cela en toute discrétion. Si on venait à comprendre qu'il était un infiltré, il devait en aucuns cas parler du Mask. Inventer une histoire bidon, et ne jamais flancher. Pour cela, il devait tout de même faire quelques recherches sur l'homme en question avant. Charles Xavier... Bon. Il était motivé, et il voulait s'y mettre.

- Je vous contacterais qu'en cas d'extrêmes nécessités pour ne pas avoir a risquer de faire tomber ma couverture. Je choppe des infos sur le virus, et dès que ca me semble bon je vous rapporte le tout. Cela sans que personne ne soit au courant, si ce n'est vous.

Première mission, et elle promettait d'être intéressante. Mask retournait déjà derrière son bureau. Marcus se retourna et fit quelques pas vers la porte. La mains sur la poignée, il se retourna tout sourire.

- Vous devriez pas paraitre aussi froide, ca vous rend encore plus excitante.

Sur ce, il sorti du bureau avec un nom en tête.
Charles Xavier.