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 Walk the Line [Jonothon Starsmore]

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Ethan Scott
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MessageSujet: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeLun 20 Juil - 3:06

    Walk the Line [Jonothon Starsmore] Heathledger001 Walk the Line [Jonothon Starsmore] Miloventimiglia043

    _____________Walk the Line
    _______The Hours


    Noir.
    Il faisait nuit noire dans la chambre d'Ethan. Il ne savait plus si c'était le jour ou la nuit dehors. De toutes façons, les volets métalliques des fenêtres de son appartement étaient clos depuis plusieurs jours maintenant. De toutes façons, cela n'avait plus d'importance. Plus rien, à vrai dire, n'avait encore de l'importance désormais. Le silence régnait en maître absolu sur les lieux. Pesant, lourd. Pas un bruit ne se faisait entendre, pas un son n'osait briser cette immobile éternité. Comme de peur de blasphémer, de déclencher inopinément une maladresse. Cependant, ce n'était pas un de ces silences apaisant et calme. Oh non, certainement pas. Une sorte de tension se faisait presque palpable dans les pièces. Une espèce de nervosité omniprésente et dérangeante qui empoisonnait l'air et mettait mal à l'aise, suintant de tout les murs, collant à la peau. Une menace sourde et invisible planait, insaisissable, attendant son heure pour frapper sans crier gare. A chaque seconde qui passait, chaque minute, le spectre de la peur se faisait plus présent, plus oppressant, criant de toutes ses forces à votre instinct de partir loin d'ici. De quitter en vitesse ce lieu des plus troublants, de fuir au delà de la folie résiduelle qui imprégnait cet endroit.

    Peur.
    C'était ce sentiment qui mettait tellement mal à l'aise, qui rongeait les âmes de l'intérieur et les faisait doucement glisser vers la folie du désespoir. Elle se faisait discrète, sournoise, insidieuse. Il n'en reste pas moins qu'elle était toujours là, guettant l'imprudent comme une araignée attend sa proie dans sa toile invisible, faite de doutes et d'incertitudes. Elle prend au coeur et vous poignarde profondément, faisant saigner l'être de l'intérieur, sans répit, sans relâche, sans repos possible. Inutile de lutter, de se débattre. Le combat est perdu d'avance. La volonté d'un homme ne peut rien face au gouffre béant de désarroi dans lequel il sombre après qu'il se soit rendu compte, de lui même, que la chose à abattre, que cette chose tant redoutée dont il faut se débarrasser à tout prix, c'est lui. A partir de ce moment là, tout s'effondre autour de vous, tout s'effondre en vous. Comment se battre contre soi même ? Comment s'amputer de sa propre conscience, de sa propre existence ? La seule solution pour se séparer de son être c'est encore de le détruire. Donc de se détruire. C'est difficile à admettre. Très difficile. Mais une fois que l'évidence même s'est imposée sous vos yeux, à votre esprit, c'en devient si clair que vous l'acceptez alors sans plus rien dire, sans plus résister.

    Une chose cependant, déchire tout de même le doux voile du silence irréel qui s'était imposé de lui même. Là, au fond dans la chambre, une petite chose sanguinolente et insignifiante bouge encore un peu. Sur le lit, dans un coin dans le noir, au fur et à mesure que l'on s'approche pour mieux discerner ses traits, ce quelque chose devient quelqu'un. Une vague silhouette dans l'obscurité des ténèbres, une forme un peu plus sombre qui semble se détacher sur le manteau de la nuit. On peut entendre sa respiration, irrégulière, saccadée, difficile. Il lui faut presque faire un effort colossal de volonté pour continuer à aspirer cet air empli de peur et d'adrénaline tant l'envie de continuer l'a quitté. Seule l'humidité de deux yeux, noirs et luisants, brillent faiblement. Deux yeux où, si l'on se penche un peu plus pour y lire ce qu'ils dissimulent, on peut y apercevoir quelque chose de terrifiant, quelque chose d'innommable. C'est peut-être pour cela d'ailleurs qu'ils sont constamment fuyants, baissés, comme de peur de dévoiler ce dont eux même ont été les témoins. Mais, se pourrait-il que ce soit lui ? Se pourrait-il, par hasard, que le mutant qui se tienne là, immobile, à moitié prostré contre le mur, soit celui que l'on appelait Ethan ? C'est fort probable. Et, en réalité, c'est bien lui. Ou plutôt ce qu'il en reste. Un genre de carcasse, vide d'espoir, rongée jusqu'au sang de remords, brisé, jusqu'aux os, jusqu'à l'inconscience.

    La folie du désespoir l'habite, le dégoût de lui même le ronge et le sang de ses victimes sur ses mains le brûle. Comme un fer rouge, comme du métal ardent en fusion. Constamment, il les revoit. Sans cesse, il les entend. Ces flammes qui consument leurs chairs. Leurs cris d'agonie face au supplice infligé. Les ténèbres ont beau avoir envahit les lieux de leurs tentacules diaphanes, gouvernant chaque recoin de la pièce et uniquement défiées par ces quelques raies de lumière jaune, pâles et hésitantes, provenant des persiennes du volet, il n'en reste pas moins qu'Ethan voit tout. Oui, il voit tout. Parfaitement bien, dans ses moindres détails. Sous ses yeux se rejoue maintes et maintes fois la scène, le carnage auquel il a participé. Il ne peut arrêter les images qui défilent devant lui, illusions éphémères prenant vie l'espace de quelques instants, résidus de ce cauchemar ignoble auquel il a assisté. Et il entend aussi, malgré le silence presque ultime. Il entend le rugissement des flammes voraces, les hurlements déchirants de ceux qu'ils ont condamné et le doux bruissement de la peau qui se consume. Il ressent tout à nouveau, avec une acuité incisive et décuplée. Il se souvient de ce sentiment enivrant qui l'habitait, qui les habitaient tout les deux. Lui et l'autre, le pyromane. C'était de l'extase. Et c'est ce qui terrifie Ethan. Il a éprouvé, partagé le plaisir de faire souffrir. Il se demande sans cesse à qui appartenait cette sensation. Au maître des flammes... Ou bien à lui ? Il n'arrive pas à trancher, il ne peut pas dire que ce n'était pas lui, il n'y arrive pas. Et il continue de s'abîmer, de chercher, d'y repenser. Mais constamment un mot lui revient en tête. En boucle, répété. Doucement au début, puis de plus en plus fort. Il lui martèle la tête à intervalles régulier, il lui interdit tout répit et l'empêche de s'oublier avec soulagement dans l'inconscience réparateur du sommeil. Juste quelques instants, le temps de ne plus penser. Juste un moment, le temps de ne plus vivre.

    Assassin. Oui, c'est cela qu'il était devenu. Ça lui fait mal de l'admettre, comme une écharde qui écorche et qui perce le coeur, remonte les nerfs et déchire chaque fibre du corps. Ça le tue à petit feu d'y penser, comme une douleur sourde qui jamais ne finit ni ne s'oublie. Et pourtant, la vérité est là. Indéniable, terrifiante, crevant ardemment les yeux. Cette certitude abjecte et inqualifiable qu'il ne peut contredire ou occulter, qu'il ne peut que douloureusement porter sur ses épaules en un poids écrasant, d'une incommensurable pesanteur. Un poids trop lourd à porter. Ce n'est pas lui. Ce n'est plus lui. Le voilà devenu ce que les humains redoutent et combattent avec tant d'ardeur. Une monstruosité mutante, véritable danger pour l'humanité, véritable fléau d'innocents. Alors il se dit que peut-être ont-ils raison, peut-être toutes ces craintes et ces tentatives pour les éradiquer sont-elles justifiées. Il ne sait plus que penser. Il ne pense plus, en fait. Comment lui est-il possible de continuer à blâmer les outrages de ceux qui ne sont pas mutants après que lui même ait causé autant de souffrances ? Il ne sait plus quoi faire, son esprit lui fait peur désormais. Il a vu quelles horreurs il lui était possible d'engendrer et plus jamais il ne veut recommencer. Plus jamais il ne veut faire payer à nouveau le prix de sa folie à quiconque. Non, plus jamais. Son esprit ? Il l'a cloîtré. Consciemment ou non, il a fait de sa tête une véritable prison mentale de barreaux invisibles mais souverains. Il ne le laissera plus sortir, il ne le permettra pas. Et même si lui l'avait voulu, il ne savait pas s'il en aurait été capable. Probablement pas. Mais il ne peut s'empêcher d'avoir peur, de craindre que quoiqu'il fasse, quoiqu'il s'impose, un jour à nouveau il refasse la même erreur. Et ça l'angoisse, cette pensée l'asphyxie et le noie, le faisant presque suffoquer. Il a été trop loin, beaucoup trop loin au delà des limites possibles et tolérables. Mais c'est trop tard pour regretter, ils ne reviendront pas à la vie.


Dernière édition par Ethan Scott le Lun 20 Juil - 22:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeLun 20 Juil - 3:06



    _____Clubbed to Death {Kurayamino mix}


    Il se lève brusquement, presque d'un bond, sans crier gare. Il ne peut plus rester là parmi les ténèbres opaques. Plus il ressasse les derniers évènements et plus il s étouffe, s'asphyxie, comme empêtré dans une sorte de substance gluante et collante dont il ne peut se défaire. Il fait quelques pas, indécis, marche et tourne en rond dans la pièce, un peu comme un animal en cage, intenable et ne pouvant rester au même endroit. Une semaine déjà que tout cela s'est produit. Sept jours infernaux où le sommeil lui a presque systématiquement fait défaut. De toutes manières, l'oubli dans les bras de Morphée lui est refusé. Qu'il veille ou qu'il dorme rien ne change, il revoit toujours ces mêmes images, ces mêmes horreurs. A un point où, parfois, il en vient à se demander s'il est vraiment éveillé. Car c'est bien le pire des cauchemars que son imagination n'aurait pu seulement qu'effleurer, que tenter de concevoir. Cela fait plus de deux jours maintenant qu'il erre sans but dans ces pièces renfermées, tournant en rond, cherchant en vain des réponses à l'interrogation silencieuse qui lui demande comment il en est arrivé là. Quarante-huit heures interminables passées à égrener chaque seconde avec angoisse, chaque instant avec égarement. L'incompréhension ne le quitte plus, le doute le détruit. Comment est-ce possible ? A chaque fois qu'il y repense un frisson glacial de terreur lui parcours l'échine, mordant, pétrifiant. A chaque fois qu'il y repense il se demande si cela a vraiment eu lieu, si cela est réel et si ce n'est pas son propre esprit qui lui joue des tours, lui faisant croire en la réalité d'illusions intangibles et éphémères. Et pourtant. Il lui suffit d'allumer la télévision pour voir que tout ceci n'est pas que vents et poussières, que tout ceci est bel et bien réel. Ils n'ont pas cessé d'en parler ces derniers temps. C'est devenu le nouvel argument phare des anti-mutants pour faire avancer leur combat contre ces horreurs inhumaines, blasphèmes à la création et l'oeuvre du Tout-Puissant Lui même. Les mutants. Aberrations abjectes et innommables, tel le monstre du docteur Frankenstein dans le roman éponyme de Mary Shelley. Et quand il revoit ces images sur l'écran, où l'on peut apercevoir ce lieu autrefois public dévasté et en ruine, carcasse fumante de ce qui fut un endroit hautement fréquenté, on dirait une cicatrice indélébile et permanente dans le paysage urbain du centre ville de Salem. Un cimetière. Un charnier. Toutes ces choses à la fois.

    Ces images sont insoutenables pour celui qui en est la cause. Ces morts, ces blessés. Tout ça dans le seul but de satisfaire la folie meurtrière de deux êtres dérangés. Pour rien donc. Lui même a été ramassé dans un état grave par les ambulanciers. Un des rares survivants d'après les journalistes. Un miraculé selon les médecins. Oui, un miraculé. Ironique étant donné que c'était lui même qui était à l'origine de tout ce cauchemar. Et le responsable était toujours en cavale d'après la télévision. C'était compréhensible. Comment auraient-ils seulement pu se douter qu'en réalité le meurtrier était aussi victime. Dommage qu'il ait survécu se dit-il en silence. C'aurait été tellement plus simple qu'il ne rouvre pas les yeux lui non plus. Tellement plus simple qu'il brûle et se consume à son tour, dans les flammes immortelles de l'enfer. Poussant la porte, il sort de la chambre. Il passe et repasse, toujours comme à la recherche de quelque chose. Peut-être l'explication logique et rationnelle de toute cette folie, peut-être le moyen inexistant de stopper tout ceci. Comme si, à force de marcher, à force de tourner, il allait trouver.

    Puis, soudain, il voit quelque chose bouger dans le noir. Il se fige, le coeur battant. Irrationnel, il pense qu'ils sont venus le chercher. La police, des anti mutants, voir même ses victimes innocentes qui reviennent à la vie dans le seul et unique but de se venger. Il se dit que peut-être est-ce mieux ainsi, peut-être vaut-il mieux qu'il se fasse prendre et que tout cela finisse. Mais rien ne vient. Pourtant, là dans le noir, quelque chose se tient devant lui. Une forme sombre, quelqu'un. Il s'approche avec prudence et constate alors, interdit, qu'il ne s'agissait que de son propre reflet dans un miroir. Il reste un moment figé devant, silencieux, s'observant mais n'osant pas sortir de l'ombre dans laquelle il se trouve. C'était lui même qu'il avait en face de lui. Mais ce qu'il voit le dérange, il a du mal à se reconnaître. Si les traces du feu ne se voient plus, camouflées sous quelques bandes de tissus blanc qui cachent à sa vue les brûlures qu'il a pu subir, lui peut encore les sentir, rappelant sans cesse la chaleur brûlante du brasier dans lequel il a plongé. Mais ce qu'il regarde avec une intensité croissante, ce sont ses yeux. Ses yeux qui, normalement d'un bleu foncé et profond, sont devenus noirs comme du charbon. L'iris comme le blanc. Jamais cela ne lui était encore arrivé et il ne sait toujours pas pourquoi ils ne redeviennent à leur état normal. En fait, si, il commence à comprendre. Pour lui, c'est comme le regard d'un démon qui s'affiche sur son visage. Oui, un démon. C'est bien ce qu'il a l'air d'être devenu en tout cas. Et ça le transperce de part en part de se voir dans cet état, de voir ce qu'il est devenu. Ethan sert les dents et s'enfonce les ongles dans la paume de la main. Il ne peut pas supporter son regard brûlant dans la glace, c'est trop. Il voit là dans son reflet un monstre, celui qu'il est devenu. Ça le met hors de lui de se voir, de devoir affronter son regard et de supporter celui de son reflet. Alors, en un instant, il se jette sur le miroir et le fracasse avec son poing, en un cri rageur et le désir de détruire celui qui est en face de lui. Le silence est brisé. La violence du coup fait voler en éclats la surface miroitante, en mille morceaux, avec le bruit clair d'une pluie de verre qui s'éparpille sur le sol. Au moins maintenant n'aura-t-il plus à se voir ou à supporter la présence oppressante de son reflet. Sa main saigne. Quelques éclats de verre ont déchiré la peau et sont restés enfoncés, entaillant ses phalanges. Il s'en moque et, à vrai dire, il ne le remarque même pas. Il a l'impression que sa tête brûle et qu'elle va exploser, comme si trop de choses y tournaient en même temps.

    Il faut qu'il sorte, qu'il bouge, qu'il prenne de l'air frais. Il n'en peut plus, ici l'air est renfermé et il fait une chaleur assommante. Il prend ses clefs, douloureusement à cause de sa main, posées sur un meuble et quitte son appartement en coup de vent. Il veut fuir loin de cet endroit où il vient de passer deux jours enfermé comme une bête en cage, sans presque rien manger. Il n'est pas en très grande forme et cela se voit sur son visage. Pas dans ses yeux. Car dans son regard on aperçoit rien. Seulement la profonde noirceur de son âme. Il fait attention à ne pas faire de bruit en sortant dehors car il ne veut affronter le regard de qui que ce soit, ni voir personne, et surtout pas dans les yeux. Il ne le supporterait pas. Alors, une fois sorti, ne sachant trop quelle heure il est, il marche dans une direction au hasard, sans se préoccuper d'où il va. La seule chose à laquelle il fait attention c'est de rester dans l'ombre des rues et de la nuit. Il ne veut pas qu'on le voit ni même qu'on lui parle. Il fuit le contact humain et, si par malheur il doit croiser quelqu'un sur un trottoir, alors il fait demi tour ou prend un autre chemin, privilégiant les ruelles sombres et mal éclairées qui le dissimulent à la vue de tous, le faisant passer pour quelqu'un de louche. Il vaut mieux qu'il ne s'approche plus de personnes et de leurs esprits, la dernière fois ayant été une catastrophe.

    Marchant dans les rues désertes et très peu fréquentées, par les passants comme par les voitures, il ralenti le pas, fatigué, et décide de s'arrêter un moment, quelque part, pour souffler. La tête rentrée dans les épaules, habillé seulement d'un simple T-shirt noir et d'un jean, il passe doucement en traînant les pieds, comme écrasé par le poids de ce qu'il a fait. Il regarde sa main et voit un peu de sang séché dessus. Et un bout de verre qui dépasse. Ça lui fait mal depuis tout à l'heure mais cette douleur n'est rien comparée à ce qui peut se dérouler dans sa tête. Il tente de faire le vide dans son esprit mais il a du mal. Ces images sont peut-être destinées à ne plus jamais le quitter, à le suivre comme un rappel incessant de l'ignominie qu'il a causé. Il s'arrête alors et regarde où il se trouve. Autour de lui la nuit commence à s'éclaircir, doucement, progressivement. Le soleil ne va pas tarder à se lever, il ferait mieux de bientôt rentrer. C'était comme si la lumière du jour aurait pu lui brûler la peau, tel un vampire assoiffé de sang humain. Après tout, c'était bien cela qu'il était, un monstre qui ne méritait plus désormais que de rester caché dans les noires abîmes des entrailles de la nuit, comme un paria, comme un mutant. Il se trouve sur une route, en hauteur apparemment. A vrai dire, c'est une route qui en enjambe une autre. Un pont donc. Il regarde en bas et aperçoit le flots des voitures qui s'accroît, au fur et à mesure que le jour arrive. Il pose ses deux mains sur la rambarde, délicatement, comme essayant d'assimiler ce qu'il voyait. Il voit ce bitume en bas, d'une noirceur égalant celle de son âme, marqué par ces quelques bandes d'un blanc éclatant. Oui, un pont.

    C'est peut-être ça la solution.


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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeMar 21 Juil - 21:02

    Noir.
    Il faisait nuit noir dans la chambre de Jonothon. Il ne savait plus si c'était le jour ou la nuit dehors. Il ne savait pas, il ne savait plus rien. Son nom n'était plus qu'un vague souvenir. Il restait là, tassé dans son lit de mort. Mort, oui. Aussi étrange que cela puisse paraître, Jonothon est mort. De l'intérieur. Une mort morale et presque physique qui le définissent comme monstre. Un monstre, Jonothon Starmore est un monstre, une bête de foire qui n'a enfaite pas besoins de s'alimenter, ni boire et respirer. C'est une abomination, et comme l'on pourrait dire, cet homme est une monstruosité. Il ne mérite pas de vivre.
    Il s'éveille, lentement mais difficilement. Jo ne dort pas il s'éveille simplement. La dose qu'il s'est injectée devait probablement être un peu trop forte. Bien plus sûr que probable même. Depuis un moment il monte les doses pour oublier et fuir. Quoi ? Lui-même ne le sait pas. Apparemment une sorte de mal touche les mutants. Un fléau sans nom qui se transmet de bouche à oreille. Jo l'avait entendu de la bouche de son fournisseur, qui semblait être inquiet. Mais sincèrement, Jonothon savait que le fournisseur s'inquiétait plus pour son portefeuille que de son plus fidèle client..Plus gros acheteur. Les yeux fixés au plafond, Jonothon ne discernait rien. Il ne voyait que l'obscurité dans laquelle était plongée la pièce depuis la veille, ou l'avant vielle peut-être. Il était comme assommé, Stoned comme disent tous ceux qui sont dans le milieu. Jonothon n'en était pas fière, mais ne pouvait s'en empêcher.

    Immobile. Il restait allongé dans son lit. Un bras sur le torse et l'autre placé sous la nuque, il ne formait qu'un tas difforme, difficilement reconnaissable, le grand Jonothon avait disparu, pour laisser place à son jumeau, bien moins glorieux que le précédent. Un peu comme le vilain petit canard qui noircit le tableau déjà pas bien glorieux justement. Mr Starsmore, il serait temps de se lever. Il se le répète sans cesse, mais il est toujours sonné, éteint. Il est déconnecté comme un ordinateur en veille après un long moment d'inactivité. Mais combien de temps avait-il « dormi » ? Certainement trop longtemps. Lessivé, la masse tentais vainement de se mouvoir. Il était fatigué de n'avoir rien fait, fatigué de cette non-vie qui ne rime à rien, fatigué de ces dangereuses soirées qui n'ont jamais eu raison de lui, en lui autant le peu de vie qui lui restait alors qu'il n'attendait que ça au fond. La mort. Le mutant ne savait pas s'il pouvait mourir, d'après certains experts oui, d'après la confrérie non. Le sang d'un externel coule dans ses veines. Mais malheureusement pas bien glorieux lui non plus. Décidément...

    Sa jambe bouge. Il ne les sentaient plus. Mais tout allait bientôt lui revenir. Au fur et a mesure des secondes qui s'écoulaient, le pantin désarticulé reprenait vie dans le noir. Comme timide il se cache dans l'obscurité pour ne pas subir le regard des autres qui le fusilleraient de toute part. Ne cherchant pas à comprendre les raisons, il ne verraient que le résultat. Habituellement le mutant ne craint pas leur regards poignants, mais dans cet état, l'homme ne sort que la nuit. La nuit est son domaine, il règne en maitre sur cette courte période en été qui se fait si longue en hiver. Il savoure ce sentiment de puissance qui n'est qu'en réalité une simple chimère qui le hante depuis son accident. Un sentiment d'impuissance s'empare de lui depuis, le sentiment de ne rien pouvoir contrôler l'effraie, il se sent faible et inutile. Il ne se sent pas de vivre et il préfèrerais alors mourir. Mais d'après certains il le peut, et d'autres il ne peut pas. Jonothon a peur de savoir, de découvrir ce qu'il se passera. Lui-même pense qu'il n'est pas fait pour mourir, mais ne pense pas qu'il est fait pour vivre. Tout ceci est confus pour lui, ne lui en voulez pas, notre homme est encore sous les effets de sa libération.


    Lentement, le mutant parvient à s'assoir sur son lit. Ses deux jambes engourdies parviennent à toucher le sol froid, repoussant des pieds les quelques seringues qui trainaient ça et là. Il redressait lourdement son torse pour prendre appuis sur son bras droit qui était bien plus engourdis que le second. Il passa alors sa main gauche dessus pour s'apercevoir qu'il avait encore la sangle qui lui permet de trouver sa veine, bien qu'habitué, cela ne lui servait pas des masses. Il n'avait certainement pas eu le temps de la retirer, vu l'était dans lequel il avait repris conscience. Machinalement il desserra la boucle de plastique avant de tirer lentement dessus. Il soupira profondément puis allait lentement passer et repasser sa main dans ses cheveux rasés pour laisser glisser la baladeuse dans sa nuque et soupirer une seconde fois. Il se leva enfin.
    Pour aussitôt retomber sur sa table de chevet.

    De justesse il s'y rattrapa pour ne pas aller s'étaler de nouveaux au sol comme il était cinq minutes auparavant sur le lit. Il marqua une pause, avant de retenter la courte mais si difficile traversée jusqu'à la salle de bain. Jonothon avançait en se tenant aux meubles qui se trouvaient un peu partout, recouvert de verres, bouteilles et autres vestiges d'une ou peut-être plusieurs soirées. Quoi qu'il en soit il se retrouva dans la salle de bain qui était incroyablement propre comparée au reste de l'appartement. Il referma la porte et alluma la lumière. Le choc fut tel, que lorsque l'obscurité s'envola il dut se tenir au rebord du lavabo. Jo était de plus en plus sujet à des vertiges mais vu son état actuel, rien de plus normal. Une bonne demi-heure plus tard, le grand Jonothon sortit de la salle de bain, traversa le salon et sortit de l'appartement en claquant la porte. Il ne pris pas la peine de fermer.
    Il n'était pas chez lui.
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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeMer 22 Juil - 2:58

    Il dévale brusquement les escaliers, presque d'un bond, sans crier gare. Bousculant sans faire attention un autre type dont il avait vaguement reconnu le sweet noir et violet qui semblait mal en point. Mais Jonothon s'en fout. Dans l'obscurité de la cage d'escalier grinçante et suintante, le cliquettement des enseignes foireuses de la rue et l'abominable odeur de vomis qui règne, le mutant continue sa route sinueuse tout en reniflant vainement. Jonothon ne coulait pourtant pas du nez. Visiblement, il n'avait pas seulement utilisé la seringue. Çà lui arrive souvent, de se rendre compte de quelque chose sans en avoir le souvenir. Il ne savait même plus comment il était arrivé là, ni même où il était. La seule chose dont il se souvenait, c'est que la veste qu'il portait, n'était pas la sienne. Il prit cependant le temps de vérifier ces poches, d'ouvrir son porte feuille, de compter la somme qui y était encore. Soixante deux dollars. Il releva la manche, pour découvrir que sur son bras, il y avait bien un 62 de gribouillé au stylo bille. Il vérifia aussi que sa carte de crédit, sa pièce d'identité et son petit sachet miracle ne manquaient pas à l'appel. Et ils étaient bien là, fidèles au poste exactement où ils les avaient laissés. Il sortit son Ipod, sortit son casque replié de sa poche intérieure, alluma la bête et monta le son au maximum. Cette fois il tombe sur du Marilyn Manson. Une rafle de satisfaction plus tard, Jonothon rabattait sa capuche et s'engouffrait dans la rue mal éclairée.

    Marchant en pleins milieu de la rue, son trip s'estompait encore. Il s'efforçait d'avancer droit devant, posant un pied devant l'autre sur la bande blanche immaculée qui contrastait avec la noirceur ambiante. Il fermait les yeux et se laissait porter droit devant. Droit, est un bien grand mot. Cependant, il marchait sur la ligne. S'il avait pu s'envoler il l'aurait fait, déployer ses ailes et partir au loin. Mais Mr Starmore fut vite rattrapé par la réalité quand il vit les phares d'une voiture arriver en pleine face. Sa première réaction fut de s'arrêter net, tendis que la masse rouillée klaxonnait a tout rompre. La seconde fut si brève qu'au loin on aurait pu croire à un éclair puis des flammes s'élevèrent de la carcasse, laissant s'échapper les petites lucioles de feu qui s'évanouissaient dans la nuit tendis que Jonothon en faisait de même au détour d'une petite ruelle. Évidement de ça non plus il n'en serait pas fière. Mais il y pensera demain, vu que ce sera forcément aux gros titres des informations, Jo vois très bien le tableau. « Des jeunes retrouvés brûlé vifs dans la périphérie de Salem » Mais comme à chaque jour suffit sa peine, ce soir il en a une autre sur l'esprit. Ce soir il doit fuir. La fuite. Le plus basic des instincts animal. Le plus difficile à contrôler. La fuite et la peur vont de paire, c'est la peur qui nous murmure de fuir. Nous sauver, continuer de vivre. Mais de l'autre coté il y a l'instinct de survie, la haine, la hargne. La peur de mourir qui nous ordonne de vivre, celle qui vous prends à la gorge pour ne plus vous lâcher. Alors il faut détruire, détruire la source de tous nos problèmes. Vos yeux se noircissent, l'adrénaline monte. Tout autour de vous disparaît sauf cette chose, la cible. Vous ne la lâchez plus des yeux et maintenant c'est elle qui doit fuir.
    Et c'est alors que le chasseur devint le chassé.

    Jonothon avance, le son toujours dans les oreilles, laissant les boomers lui envahir la tête. Le temps d'une chanson Jo oublie de prendre la ruelle de gauche. Malheureux incident ou merveilleux hasard ? Il avance toujours sans se dévoiler. Affrontant les quelques regards qu'il avait croisé jusque là. D'autres dealers surement, pensant qu'un nouvel arrivant faisait son entrée, en cherchant un spot pas trop mal placé. Mais ils se méprennent tous, Jonothon n'est pas un revendeur, il est un simple consommateur dépendant de cette chose si chère mais qui semble lui faire tellement de bien. Soudainement les ruelles s'éclairent, Jonothon est perdu, il ne sait pas où il se trouve. La route s'élargit, des trottoirs se dessinent au loin. Sur quel chemin est-il désormais. Confus, il retire sa capuche. Il n'y a personne. Il est seul, il panique. Stressé, sur les nerfs il a été rattrapé par la réalité, lui qui baignait toujours dans l'irréel. Désormais arrêté et l'œil à l'affut du moindre mouvement, le mutant retire son casque et éteint son baladeur. Un silence de plomb s'abat sur la route. Silence... pas totalement. Un petit bourdonnement se fait entendre. Un bourdonnement presque trop familier. Celui des voitures. Il reparti vivement en direction de ce bruit qui en devient presque rassurant. Et c'est dans le halo timide d'un lampadaire que se dessine une masse difforme presque effrayante. L'occasion peut-être de s'amuser un peu.


    Un sourire inhabituel à la limite du malsain venait éclairer son visage. Pourtant celui-ci le rappela assez vite à l'ordre. Depuis ses multiples opérations, parler, rire et même sourire deviennent une épreuve à part entière. Il ne peut pas, cela le fait souffrir. Il aimerai retrouver l'usage total de ses muscles grévistes qu'il se traine depuis trop longtemps maintenant. C'est un fardeau, plus lourd que celui de Frodon et de l'anneau. Lui aussi aimerais le détruire, mais sans avoir a se détruire aussi. Les pas du jeune mutant résonnent, le crissement de ses chaussures sur les petits graviers parsemés sur la voie sont le meilleur moyen de s'annoncer sans mot dire. Allant se ranger sur la ligne blanche, Jonothon s'efforçait de ne pas dériver de celle-ci. Il s'approchait toujours silencieusement de la chose difforme qui peut à peut reprenait quelque forme. De Quelque chose, elle passait à quelqu'un. De quelqu'un il passa à un Homme et d'homme il passa fatalement au statut de suicidaire. Le mutant redevenu calme et serein s'avance toujours en direction du pont. Une petite brise s'était levée quelques secondes avant qu'il n'arrive à auteur de l'Homme qui était de dos devant lui. Jonothon restait au beau milieu de la route déserte. Il n'en avait que faire si une voiture passait par là, il n'aurait qu'a la faire bruler aussi. Car comme on dit bien souvent, 'Un c'est bien, deux c'est mieux'. Le bourdonnement s'était intensifié mais aucune voiture était en vue. C'est après quelques bonnes minutes que Jonothon s'aperçut qu'il était sur un pont. Il avançait alors vers son compagnon d'un soir qui restait là sans bouger. Puis tout aussi silencieusement que lui permettait les voitures, Jonothon redevint lui-même.

    « Ce n'est pas un bon jour pour mourir. »


    Combien de fois un Homme peut-il regarder le soleil se lever au dessus de sa tête sans se sentir libre? Combien de mots vont l'affaiblir dans sa négligence cette part de folie qui est en lui, et à combien de fous va t-il laisser l'opportunité d'ouvrir son cœur alors qu'il sait éperdument qu'ils ne devraient pas posséder la clé? Mais le temps ne l'attendra pas. Jonothon le sait, il n'est fait que pour s'écouler dans un sens et être perdu à jamais. Une seconde de perdue est une opportunité gâchée a jamais. Ça, le mutant le sait, mais ce soir le mutant est comme déconnecte. Ce matin enfaite, puisque le jour se lève. La noirceur de la nuit laisse lentement place au ciel légèrement bleuté, laissant désormais la possibilité de distinguer les nuages et le ciel. Peu à peu les automobilistes éteignent leur phares pour laisser la lumière du jour envahir l'espace. Notre mutant vient alors se placer aux cotés de l'autre homme, s'accoudant lui aussi à la barrière, il regarde là où semble se poser les yeux du suicidaire.

    « Et franchement pas le meilleur endroit pour le faire. »


    Un soupir s'éleva dans l'air pour que Jonothon sorte de sa poche son tabac à rouler. Tendrement il sortit une feuille du petit distributeur qu'il replaça dans sa poche, pour ensuite récupérer assez de tabac qu'il disposait soigneusement dessus avant de porter le tout à ses lèvres pour humecter la partie adhésive de la feuille. Tendrement il roulait sa cigarette qu'il alluma sans briquet. S'il reconnaissait un avantage à son pouvoir, ce fut celui qui consistait à pouvoir allumer ou réduire en bouillit ce qui lui plaisait. A tours de bras, il pouvait ôter la vie des automobilistes qui se trouvaient plus bas, ou alors simplement allumer sa cigarette comme il venait de le faire. Dans l'air s'élevait les volutes de fumé. Jonothon aime les regarder, il n'est que fumeur de gitanes.
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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeJeu 30 Juil - 3:09

_

      "Why Does Someone Have to Die ?"


    Le grondement des voitures semblait lointain aux oreilles d'Ethan. Sourd, profond. Apaisant. Doux bruissement mécanique des entrailles de moteurs huilés qui résonnait à ses oreilles, porté par le vent frais et léger qui s'engouffrait sous le pont en faisant osciller la grande structure métallique de droite à gauche, imperceptiblement. S'il n'y avait pas eu ce seul et unique mouvement de balancier, presque insensible dans la faible clarté de ce moment qui précède la naissance du jour, on aurait pu croire à une scène figée en une éternelle immobilité. Pas une voiture pour venir rompre la quiétude matinale du silence d'une ville endormie. Pas un passant pour perturber l'espace ambiant de la présence irritante et indésirée du flots incessant de ses pensées. Étrangement, un calme surnaturel semblait s'être emparé de ce fragment de vie, contrepoint inattendu et surprenant aux évènements précédents, ne laissant plus qu'un esprit torturé et solitaire se noyer dans ce soudain et gigantesque vide, étourdissant. Comme s'il n'avait fallut que le souhaiter pour qu'il s'installe, apporté par le vent en même temps que la rosée matinale qui s'empressait de se déposer sur les surfaces froides et métalliques avant que les premiers rayons du soleil ne viennent les réchauffer. Et toujours ce bruit de fond, lointain, distant. Comme l'écho séculaire d'une circulation fluide et presque inexistante qui s'éparpille sur le vaste réseau routier de Salem, semblable à ce fluide vital nommé sang qui coule en nous, dans ce réseau complexe de veines et d'artères qui nous compose et nous fait vivre par le miracle de la vie. Et, l'espace d'un instant, un instant envoûtant, le calme total semble planer au dessus du jeune mutant désespéré, comme l'aile protecteur d'un ange l'enveloppant dans le doux silence immaculé de ses plumes blanches et délicates, tentant de lui apporter quiétude et sérénité. Un peu de réconfort dans son chagrin. Mais malheureusement les apparences sont toujours plus que trompeuses, et cela est d'autant plus vrai lorsque l'on est illusionniste n'est-ce pas. Car même s'il a pu peut-être paraître calme et détendu l'espace d'une seconde ou deux, il n'en est rien en réalité. Absolument rien. Le chaos qui règne dans ses pensées et son esprit ne laisse plus la place pour rien d'autre, tourbillon infernal et incessant, vorace même, ravageant tout sur son passage en une lente et inexorable progression qui tend vers une seule et unique chose. L'expiation absolue de son pêché par quelque moyen possible que ce soit. Et ce moyen il se demande s'il l'a trouvé. Ce pont, cette route en bas. Est-ce par hasard ? Son Subconscient qui le pousse à faire ça ? Peut-être. Peut-être pas.

    Tandis que la brise légère se remet à souffler, emportant avec elle les fantômes du passé en une douce et fragile valse de fraîcheur, que la nuit libère son emprise pour céder sa place au jour, il semblerait que quelque chose vienne troubler l'apparente tranquillité qui règne sur ce lieu, ne dissimulant ainsi que mieux les horreurs qui se cachent dans l'esprit fragilisé de certains. Au début cela ne semble être qu'un léger bruit dans le vent, un écho incertain qui se répète alors qu'il grandit et se fait plus fort, gagnant en intensité à mesure que les secondes passent, lentement. Mais l'oreille avertie reconnaît bien vite ce bruit si caractéristique du pas d'un homme sur les petits gravillon du sol, faisant crisser le bitume noir et craquelé comme s'il marchait sur des tessons de verre brisé ou dans une neige blanche fraîchement tombée la veille. Et ce son rugueux se détache de plus en plus nettement, s'imposant régulièrement à Ethan comme un métronome annonçant la venue d'un être humain. Le regard perdu dans le lointain, dans la contemplation infinie de la ligne d'horizon se découpant sur le ciel plus clair de l'azur, le jeune mutant semble attendre quelque chose. C'est à peine s'il penche la tête au son de ce pied qui s'approche, se raidissant quelque peu à son écoute. Il ferme les yeux avec lenteur, pour s'oublier un instant, oublier ce qui l'entoure et se fermer au monde extérieur, et reste immobile avec l'intention de laisser passer et s'évanouir dans la nuit mourante ce bruit si irritant et si terrifiant à la fois, synonyme d'un potentiel contact humain. Puis, plus rien. Comme répondant miraculeusement à son appel intérieur, le silence semble être revenu. Brusquement, sans crier gare. La personne qui s'approchait se serait-elle envolée ? Car il n'avait pourtant pas rêvé ce petit bruit de pas si particulier n'est-ce pas ? Nonchalant et relaxé. A moins que son pouvoir ne se retourne contre lui même sans qu'il ne s'en rende compte. Ce qui serait totalement justifié étant donné l'état physique et mental désastreux dans lesquels il se trouvait, au bord de l'épuisement et de la rupture pour les deux cas. Serrant un peu plus fort la barre de métal froid dans ses mains, se blessant un peu plus avec les échardes de verre, il ne prit même pas la peine de rouvrir les yeux. C'était inutile. Il préférait sentir le vent presque glacé sur son visage,faisant s'agiter une ou deux mèches de cheveux noirs, refroidissant ce front brûlant de pensées tourmentées. Et puis c'était aussi prendre le risque de se rendre compte qu'en réalité il n'était plus seul, se rendre compte que le bruit de pas n'était pas parti mais bel et bien à côté de lui. Il ne voulait pas savoir. Cependant, il n'eut pas à choisir. L'inconnu le fit pour lui.

      _" Ce n'est pas un bon jour pour mourir."


    Il les rouvrit, soudainement, affichant toute leur noirceur à la pâle lumière du jour qui naissait à nouveau, en son cycle éternel de recommencement, dans sa course incessante contre la nuit. Il gagnait du terrain et, bientôt, le Soleil darderait sur eux ses premiers rayons timides et rougeoyants, prémices au spectacle saisissant de l'aube. Une voix surgie de nulle part et dont les paroles lui sont destinées, qui le laisse, hagard, dans le froid par la nuit déposé. Un lent frisson lui remonte dans le dos alors que résonnent encore à ses oreilles les mots échappés. Une unique et courte phrase qui résument ce que le jeune mutant télépathe s'apprêtait à faire, constatant avec un naturel déconcertant ce qui est à présent.

      _" Et franchement pas le meilleur endroit pour le faire."


    Voilà qu'il recommençait. Sa voix, posée et grave, paraissant presque rocailleuse en ce moment de jour et de nuit, laissait flotter dans l'air comme la suggestion d'un endroit plus adéquat pour ce genre de macabre office. Pas d'empressement, pas d'inquiétude. Non, juste ce calme détachement dont il faisait preuve à l'orée de ce qui était peut-être la fin d'une vie comme le commencement d'une nouvelle. Il fallait le reconnaître, ce n'était peut-être pas la meilleure solution possible, ni la plus douce ou la plus discrète. Mais c'était celle que venait de choisir Ethan, dans l'immensité de la nuit. Accoudé au côté du jeune télépathe, avec une nonchalance naturelle propre au caractère de celui que l'on nomme Jonothon Starsmore, beaucoup trop près selon lui, il essaie de ne pas laisser son coeur s'emballer. Il essaie de calmer son rythme effréné et irrégulier face à cette présence envahissante et impromptue. Il semble cogner si fort et avec tant de force que l'on pourrait croire qu'il cherchait à s'échapper, faisant à lui tout seul plus de bruit à son sens que tout ce qui l'entoure. Il peut presque sentir la chaleur corporelle qui émane de cet inconnu qu'il n'ose pas regarder, comme s'il irradiait Ethan du côté où il se trouvait. Mais ce n'est pas pour autant qu'il s'écarte ou s'en éloigne, non. De toutes manières tout ceci n'aura bientôt plus de sens. Il aurait préféré tenter désespérément de trouver le calme dans son esprit une dernière fois mais apparemment même ceci le Destin, fourbe et malicieux, le lui refuse. Les yeux toujours dans le lointain, comme fixés sur tout et rien à la fois, il se décide à bouger, enfin. Tournant la tête avec lenteur, pesamment, il regarde cet inconnu qui se tient là et qui ose venir violer ce dernier moment d'intimité, avec pour seul témoin la lueur mourante des étoiles dans le firmament, au creux de la nuit. Sa cigarette allumée, regardant l'horizon, il semble, lui aussi, perdu dans ses pensées. De fines volutes de fumée s'élèvent dans la lumière du jour nouveau, foultitude de particules nocives et mortelles en suspension dans les airs, mais pourtant si douces, dansant en un ballet gracile et délicat que le moindre petit souffle peut à tout jamais disperser. Comme si cela ne suffisait pas il avait fallu qu'en plus cette odeur âcre et piquante s'empare de ses sens, comme s'il ne devait plus jamais être tranquille à nouveau. Mais s'il a tourné la tête et qu'il fixe silencieusement cet inconnu de ses yeux, c'est bien parce que c'est la seule chose qu'il lui reste à faire. Il espère sans mot dire qu'à la vue de ce regard, qui jamais n'aurait dû exister sur le visage d'un homme, celui qui se trouvait là à ses côté repartirait d'où il était venu, dans ce petit bruit discret et singulier qu'était le crissement rugueux du gravier sur le bitume, lui même étoilé de cette multitude de perles de rosée. Ethan fronce les sourcils, plisse les yeux. Il se demande ce qu'il lui veut celui là. Avec sa presque insolente désinvolture. Savait-il seulement à côté de qui se tenait-il ? Savait-il seulement quelles horreurs avait commis Ethan et qui l'amenaient maintenant à le pousser ici, sur ce pont, au dessus de ce vide qui précédait l'impitoyable et dur goudron de la route en bas. Cette réaction est peut-être due à la peur, peut-être pas. La peur de l'autre qui se tient là, à ses côté, et dont il redoute tant la présence. Alors la seule chose qu'il peut lui intimer de faire c'est de s'en aller loin de lui. Loin de lui et de sa folie. D'une voix presque éteinte, inaudible après autant de temps passé sans parler dans la solitude des ténèbres, à écouter ces hurlements déchirants, il a du mal à parler. Et, pourtant, porté par le vent espiègle et fugace, ses mots restent clairs et distincts aux oreilles de son interlocuteur.

      _" Ta gueule."


    Oui, un bon vieux ta gueule ça fait du bien. Ethan prend une grande inspiration, saccadée, incertaine, inspire un bon coup une grande bouffée d'air frais qui lui glace les poumons, qui lui brûle les narines. Encore cette odeur, dégueulasse, qui empestait l'espace vital du mutant. Il fronce encore plus les sourcils, son rythme cardiaque s'accélère. Ses doigts se crispent sur la barre de métal qu'il agrippe, faisant pénétrer plus profondément encore les petits morceaux de verre dans sa chair. Sous la pression de sa main la peinture écaillée s'effrite alors que la rouille tombe et s'étiole jusqu'au sol. Un soupçon d'adrénaline semble flotter dans ses veines, son esprit semble se reconnecter, soudainement, et prendre conscience de ce qui l'entoure. Prendre conscience de cet homme qui, avec insolence, impertinence, osait s'installer là, à l'endroit même où lui s'était arrêté. Mais comment pouvait-il emmerder les gens avec autant de nonchalance et d'indifférence tandis que se jouait la fin d'une vie à un mètre de lui ? Et toujours cette fumée grise, provocante et garce, évoluant avec une infinie lenteur comme pour tester les limites de la patience du jeune télépathe. Si cela avait été possible les yeux d'Ethan seraient devenus plus noirs encore, noirs de haine et de colère, de détresse et de désespoir. Son esprit bouillonnait, silencieusement, devant cet arrogant étranger qui ne manquait décidément pas de culot pour s'afficher de cette manière et lui prodiguer ses merveilleux conseils. Ethan tremble. Fébrile, il respire de plus en plus vite, et sent monter en lui tout son dégoût envers lui même qu'il faut qu'il crache. Maintenant, sans plus attendre. Il faut que ça sorte et que ça pète, que ça explose et se brise, s'anéantisse sans plus aucun espoir de revenir, définitivement.

      _" Mais ta gueule merde !!"


    Les mots, prononcés avec tellement de fureur, tant de véhémence et de haine qu'on aurait pu croire que la vie même du jeune télépathe en dépendait, rompirent le profond et sourd silence qui s'était installé, comme un couperet, brisant irrémédiablement quelque chose dans le calme de l'aube. La cigarette de cet inconnu, tant détesté, virevoltait maintenant avec allégresse à la rencontre du bitume de la route, située en contrebas, éparpillant ses cendres encore chaudes au gré du vent qui s'engouffrait sous le pont. La main droite d'Ethan saignait légèrement, la faute à ces foutus morceaux de miroir qui venaient de déchirer sa peau sous l'impact brutal de sa main et de celle de Jonothon Starsmore. Les yeux humides, exorbités, emplis de peur et de colère, le jeune homme avait du mal à se contenir et, à vrai dire, il s'en foutait. Tout ce qui comptait c'était de faire dégager cet exécrable personnage qui lui pourrissait tant son espace vital. Il n'aurait pas dû s'approcher, pas dû venir lui parler. Et encore moins pour prodiguer de tels conseils. Il se jeta à moitié sur son ennemi, l'agrippant par sa veste et son T-shirt, serrant avec autant de force qu'il le pouvait ses vêtements. Il sentait la chaleur de son corps contre ses poings, sa poitrine en dessous. Toute cette vie qui risquait d'un instant à l'autre de cesser d'exister. Malgré son faible état, il utilisait le peu de force qu'il lui restait pour se battre contre cet inconnu qu'il ne connaissait pourtant pas. Il ne l'avait jamais vu et ne lui avait jamais fait de mal, mais il fallait qu'il s'en aille. Pour sa propre sécurité. Sa présence était insupportable à Ethan et il redoutait ce qu'il pouvait arriver au contact d'un nouvel être humain. Il l'imaginait déjà en train de le consumer dans son esprit et cette vision lui était insupportable.

      _" Dégage mais dégage putain !! Tu veux crever ou quoi ? Merde !"


    Presque vidé par cet effort, Ethan relâcha légèrement son emprise sur Jo', tremblant de fatigue et de peur. Il baissa les yeux, regardant sans le voir le T-shirt gris rayé de larges bandes noires de l'inconnu. Il attendait que l'autre se barre, d'être enfin seul pour se voir mourir dans l'aube du petit matin.

    La folie du désespoir.
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Jonothon E. Starsmore
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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeJeu 30 Juil - 4:45

    Le jour se lève. Le timide soleil commence à étendre ses rayons sur l'Amérique. En un semblant de silence, Salem dort toujours. Au loin les buildings se dessinent, colossaux, entravant la ligne d'horizon qui devait être si belle avant. Au temps où les arbres pouvaient pousser où bon la nature le souhaitait, au temps de l'herbe haute comme un enfant, qui poussait à outrance ayant comme simple limite celle de la génétique. Le temps de l'eau si claire et pure qui coule de ruisseaux pour fatalement se perdre au confins des Océans, immensité d'eau salée. Mais voilà que l'homo-sapiens arrive. « L'homme qui pense ». Qui possède le 'savoir' et donc règne en maitre. Ils débarquent, après une longue évolution où ils ont appris à vivre avec la nature, pour tout dompter, maitriser, canaliser et détruire. Il est étonnant de parler d'évolution, tendis que l'on persiste à détruire les terres qui nous ont offert la possibilité de vivre. Les Hommes, un fléau. L'homme est le cancer de la vie, corrompant tout ce qu'il touche et possède, la destruction de toute chose inerte ou vivante et au final, a sa propre destruction. Mais c'est au pied du Mur que l'Homme s'éveille enfin, pour s'apitoyer sur son sort. 'Mieux vaut tard que jamais.' Tout être doté de parole, dis une fois cette phrase dans ça vie pour se donner bonne conscience. Irréaliste. Entendre l'alignement de ses mots sortant de la bouche de ceux qui ont détruit et détruiront toujours des années après leur mort est tout simplement horrifiant. Peut-être aurait-il mieux valu prévenir que guérir. Mais les terres sont corrompues et malades. Elles ont contracté la maladie humaine, malheureusement incurable. Je suis une cellule de ce Cancer, mes enfants le seront après moi, encore et encore cette épidémie ne cessera de s'étendre. Sans ombre n'existe de lumière, gardons-nous alors, le droit d'espérer un monde meilleur. Même si l'espoir n'est pas toujours porteur de réussite. L'homme. Jamais personne n'aura terminé de philosopher sur ces êtres. Mais comment peut-on avoir d'avis objectif sur nos congénères dont l'évolution à en toute évidence lâché l'affaire, s'étant probablement rendu compte qu'elle à engendré la plus grosse bêtise depuis la nuits des temps.


    Il la fixe cette ligne de building, se demandant qui peut bien s'y trouver et ce qu'ils font en cette heure, avec qui et pourquoi. Se lever pour aller, au travail ou même rentrer, s'y laisser mourir ou offrir la vie. Çà lui arrive, de se demander ce que peut bien faire un total inconnus à l'autre bout du monde, comment un enfant qui, à chaque seconde change d'action, ou toutes les deux secondes se répète que quelqu'un meurt tendis qu'entre deux une femme donne la vie. Il peut y passer des heures, regardant les étoiles par la fenêtre, se risquant parfois à se demander ce qu'il ferait en ce moment si tout avait été différent. Il fut un temps où Jonothon rêvait sa vie en couleur, désormais il la traverse en noir et blanc. Toujours la même question, les mêmes doutes et hypothèses. Mais qui suis-je. En fin de compte il arrive toujours à la même réponse, la plus sensée peut-être. Moi. Puis il rit de sa propre bêtise, ricanant bêtement pour effacer de ses méninges toutes ces questions qui tourbillonnent depuis trop longtemps. Mais lorsqu'il fume une cigarette, ah.. La mort en barre le libère de toute pensée, il fait le vide, comme si on lui tapait dans le dos pour libérer la voie entravée. Et quand c'est fait sa main se pose sur sa nuque comme si un lourd poids sautait de ses épaules. Mais aujourd'hui il n'y parvient pas, quelqu'un lui a tiré dans le dos. Sans savoir pourquoi, ses pensées se jettent en permanence sur le type à coté de lui, qui aurait mieux fait de se jeter de là avant qu'il n'arrive. Alors tout aurait été différent. L'aurait-il vu sauter, se jeter dans le vide, imitant le saut de l'ange, ou entendre le son des freins qui hurlent et capter le son du choc inévitable entre l'homme et la machine ou alors, simplement voir les restes d'un homme brisé baignant dans son propre sang. Et si je puis ajouter, il y a de bien plus belles morts.


    __'Ta gueule. ' 



    Touchant, cela tire même un léger ricanement tendis qu'il tourne la tête vers son interlocuteur, lui adressant un regard mi-inintéressé mi-compatissant. Leurs regards s'étaient croisés, brièvement. Cependant dans les yeux du jeune homme rien ne pouvait se lire, laissant simplement deviner que derrière ses yeux vitreux se cachait une peine bien présente. Son regard se reposa sur la route, regardant les voitures s'engouffrer sous le pont pour ne jamais les voire ressortir de l'autre coté, ne restait alors de leur formes physique qu'un vague bourdonnement qui s'estompait tendis que celui d'une autre voiture venait elle aussi à disparaître du champ de vision.


    __' Mais ta gueule merde !'



    Des mots. Ce ne sont que des mots, mais toujours aussi poignants. Malgré tout, non le résultat ne sera pas le même. Les questions ne seront pas les mêmes, les conséquences également. Se jeter du pont met également en dangers les personnes qui se trouvent en dessous. Jonothon ne connait rien de ce petit. C'est quand même triste, de risquer la vie des autres en mettant fin à la sienne et alors laisser sur sa famille et ses proches, peser le poids de sa mort et de celles d'innocents. Il serait franchement dommage de noircir le tableau avec ce point et bien plus respectueux envers les autres de le garder clair jusqu'à la fin, quel qu'elle soit. La gitane presque totalement consumée, Jonothon gardait le rouleau entre ses doigts. Il jeta un rapide coup d'œil à son voisin et soupira sèchement. Sans qu'il n'ai pu réagir, sa clope virevoltais déjà en l'air, tendis que sa mâchoire le lançait désormais. Et il était là, agrippé à ses vêtements, comme le lion sur la gazelle. Et c'est un Jonothon bien plus que surpris qui ne tarda pas à répliquer.


    __' Dégage mais dégage putain !! Tu veux crever ou quoi ? Merde !'



    Les rayons se faisaient désormais bien sentir, la douce chaleur qu'ils dégageaient venait caresser le visage du blond, faisant briller ses cheveux et éclaircissant son teint donnant ainsi à son visage brisé une impression de fraicheur. Malheureusement pour Jonothon, il ne pouvait réellement profiter de ce phénomène bien longtemps. Merde aux valeurs et code d'honneur. Il avait été attaqué, son espace vital avait été violé par ce petit cabot misérable. Il allait comprendre qu'il ne fallait pas s'attaquer à ce que l'on ne pouvait pas vaincre. La chance ne lui suffirait pas, espérons seulement que notre mutant, n'explose pas de rage. Jo sortit de la poche de la veste qui ne lui appartenait pas, une paire de lunettes de soleil. Par chance, il était tombé sur des Ray Ban. Bien que ce ne fut pas le modèle espéré, il les mis sans broncher. Ce qui allait suivre risquait d'être éblouissant. Ses muscles se crispèrent les uns après les autres, tendis que ses yeux ne faisaient que fixer le parasite. Et avec la même désinvolte nonchalance qu'il revêt toujours, il s'adressa à Ethan.


    __'Malheureux.'



    Violemment il repoussa Ethan à terre, arrachant au passage l'une des manches du tee-shirt noir du garçon. Cependant, Jonothon ne bougea pas, il restait là tendis que le jeune homme le regardait toujours. Le morceaux de tissus se mit à fumer entre ses doigts fermés, une rage soudaine bouillonnait en lui alors qu'une seconde auparavant le mutant se sentait bien. Si Jo avait un cœur; celui-ci battrait si fort qu'il s'en décrocherai de sa poitrine. Il le savait, tout ceci ne présageait rien de bon, pour lui ou pour le garçon. Il lui faut trouver un moyen de lâcher du leste. Un rire nerveux s'échappait des lèvres entrouvertes du mutant tendis qu'il se délectait de l'expression sur le visage du Gosse qui était à terre. Lentement il ramena le morceaux de tissus dans ses doigts fermés, ce concentrant un instant, il serra le poing plus fort, visualisant le lambeau noir au travers de sa chaire. Il tourna sa paume vers le ciel et ouvrit la main. De celle-ci s'échappait un faisceau lumineux s'apparentent à des flammes, au milieu desquelles semblait flotter le bout de tissus qui diminuait à vu d'œil. Jonothon lui lança un regard en coin, tendis que la manche rapetissait toujours.


    __'Tu ne sais pas à quoi tu as affaire. '


    Jonothon fixait désormais Ethan, un rire roque et cassé s'échappant de plus en plus fort de ses dents serrées. De sa seconde main émanait quelques faisceaux qui grossissaient aussi vite que l'excitation montait en lui. Bientôt lui aussi, perdrait le contrôle. Jonothon aurait aimé lui dire qu'il s'attaquait à un monstre. Lui hurler de s'enfuir alors que c'était le gamin qui lui ordonnait de le faire. Mais peu importe. Il était coupé du monde.
    Comme aveuglé.
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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeVen 31 Juil - 2:56



      _" Malheureux."


    Un mot, un seul. Toujours prononcé avec cette insolente nonchalance qui lui traîne dans la voix et qui semblait si insupportable à Ethan. Avec peut-être un léger soupçon de surprise mêlée à un agacement sous jacent qui n'allait sûrement pas tarder à exploser, violemment, brisant cette image d'insouciance flegmatique qui traînait depuis tout à l'heure. Tout dans sa démarche, en passant de son allure à son expression, sentait le je m'en foutiste décalé à ce qui l'entourait, laissant traîner son regard critique sur un peu tout et n'importe quoi, sur le reste du monde. Reste du monde qui, en l'occurrence, se composait en ce moment principalement d'Ethan, petit parasite insignifiant ou presque, pendu à sa chemise grise et noire et à sa veste de cuir. Mais plus pour très longtemps maintenant. Violemment, sans crier gare, le jeune télépathe se retrouve à voler dans les airs, projeté avec force par cet inconnu qui semble soudainement avoir daigné répondre à sa provocation. Méfiez vous de l'eau qui dort comme dit le proverbe. Un instant il voit encore ces yeux noisettes et profonds, ce regard farouche, encadré par des sourcils dorés, et il a même le temps de remarquer, inconsciemment, une petite irrégularité du côté de l'aile droite du nez. Celui d'après, le choc lui coupe temporairement le souffle, le fait voler une seconde en l'air et il peut alors brièvement apercevoir le ciel et son immensité bleuté. Le choc est rude et brutal, et la froide sensation de la rosée qui perle sur le goudron tranche sévèrement avec la chaleur du corps de Jonothon Starsmore. Il s'écorche les coudes, nouvelle douleur, ridicule parmi tout cet océan de souffrance qu'il accueil déjà en lui. Les petits gravillons crissent à nouveau sous son jean, les faisant légèrement glisser, trempé. Il l'avait pourtant senti se tendre, se raidir, se braquer à sa venue pour ensuite réagir. Mais il n'avait rien fait. Il n'en avait eu ni la force ni l'envie. Il n'avait fait qu'hurler silencieusement à cet homme de partir, de fuir loin d'ici, le plus vite possible. Et il avait espéré. Espéré qu'il s'en aille, que cette réaction violente et injustifiée à son égard le mette mal à l'aise, que ces yeux noirs et ténébreux le fassent fuir, que son instinct même le pousse à quitter ces lieux pollués par la présence malsaine du jeune télépathe. Mais non, rien n'y fait. Et, à vrai dire, c'était même plutôt l'effet inverse qui s'était produit. Dans l'aube du petit matin, on avait clairement pu entendre les fibres de tissu du vêtement d'Ethan se déchirer. Son T-shirt noir, tout simple, sans inscriptions ni marques aucunes, se voyait désormais amputé d'une manche. Une manche entière qui mettait à jour la peau nue et blessée du jeune mutant, où l'on pouvait même apercevoir près de l'épaule un de ces multiples bandages blancs hérités de son passage à l'hôpital, funestes et brûlants souvenirs de sa rencontre avec Pyro et de la folie partagée dont il avait fait preuve dans ce centre commercial. Ces marques disparaîtront avec le temps, sans doute, mais pendant quelques mois encore elles resteront là, invisibles aux yeux de tous mais pourtant omniprésentes, comme pour rappeler incessamment à leur porteur, à chaque seconde qui passait, quelles atrocités il avait pu commettre dans son inconscience. Mais peu lui importait les blessures physiques, le corps se régénère, les cellules se renouvellent, la peau oublie les outrages passés au bout d'un moment. Mais pas l'esprit. Car la vraie blessure elle était là. Une marque profonde et indélébile dans les pensées d'Ethan, s'imposant dans son crâne comme une terrible constatation, fer brûlant chauffé à blanc et apposé sur sa chair, pour le marquer à vie. Sans possibilité d'oublier, juste devoir porter ce fardeau innommable sur ses épaules jusqu'à sa mort. Jamais, jamais il ne pourra un jour se sentir à nouveau comme avant. Jeune, insouciant, sans se préoccuper des chausses trappes que la vie nous réserve, respirant à plein poumons cet air frais et pur avec une conscience libre et innocente. Maintenant c'était fini, il se trouvait là, sur le bitume, étalé sur le dos face à cet inconnu qui, finalement, se révélait être encore une des multiples et innombrables fourberies du destin.

    Le Roi Soleil daigne se lever alors, enfin. Révélant cette scène au grand jour, illuminant les cieux de ses rayons ardents, l'astre doré et brûlant rougeoyait dans la fraîcheur de l'air ambiant, faisant frétiller les milliers de minuscules petites gouttes d'eau scintillantes délicatement déposées sur le sol par Dame Nuit. A l'heure comme toujours, le pâle et lumineux disque solaire, majestueux, annonce timidement le jour nouveau dans toute sa splendeur. Salué par les nuages blancs dans l'azur bleuté, il les pare de couleurs pastel, allant du rose à l'orangé, parfois même du violet. Le contraste saisissant généré par ce moment si particulier souligne chaque chose, chaque personne, avec intensité. Les traits de ce qui nous entoure prennent alors une couleur unique, exceptionnelle, qui n'existe qu'à ce moment là et à son opposé, le crépuscule. Comme si les tout premiers rayons étaient les meilleurs, préparés avec soin et mystère dans les douces ténèbres de la nuit. Chaque contour prend ainsi plus d'importance, chaque personne est sublimée, magnifiée. Ce qui se joue alors en haut de ce pont prend une toute autre dimension, tandis que les tant attendus rayons divins réchauffent tout ce qu'ils touchent, éblouissant de par leur prestance quiconque oserait les regarder en face, filant à la vitesse de la lumière sur ces terres désormais délivrées des entrailles de la nuit. C'est tout un pays qui s'éveille, toute une nation qui sommeille. Se redressant avec difficultés en prenant appui de ses mains sur le froid goudron mouillé, ramenant ses jambes vers lui et l'épaule en feu, il observait avec effroi celui qui se tenait devant lui. Un autre monstre, un autre mutant. Le coeur battant et ayant perdu son élan, brisé par ce brutal changement, Ethan le craint et le redoute, brusquement. Il y a quelque chose d'effrayant chez lui, qui pousse son propre instinct à la prudence. Peut-être est-ce ce son expression, peut être sont-ce ses yeux. Ces yeux qui focalisent l'attention, qui concentrent ses sentiments. Ces yeux, cachés derrières les verres fumés de Ray Ban démodées, ne laissant qu'entr'apercevoir une fraction de son être torturé. Et, sur l'instant, on aurait pu sembler déceler un léger soupçon de sadisme, se délectant des évènements précédents comme si cela l'amusait. Ricanant alors nerveusement, laissant échapper ces quelques notes annonciatrices d'un mauvais temps, il tenait toujours entre ses doigts ce morceau de manche d'Ethan, pitoyable bout de tissu chiffonné et déchiré qu'il ramena dans le creux de sa main. S'oubliant un instant, tournant sa paume vers le ciel, il rouvrit délicatement cette main dans un effet des plus saisissant, laissant échapper ce morceau de tissu qui vint flotter en l'air. Ce morceau de tissu qui vint se consumer dans les airs. Doucement, lentement, presque avec tendresse. Celui-ci baignait d'un étrange faisceau d'énergie, semblable par instants aux rayons lumineux du soleil et à d'autres à ces flammes éternelles qui le poursuivaient sans arrêt. Ce fut avec horreur que la respiration du jeune mutant télépathe se bloqua, haletant à la recherche d'un air pur et frais. Il fronça les sourcils dans un frisson d'angoisse. Était-il maudit à ce point qu'il lui fallait à nouveau subir l'épreuve du feu, l'épreuve de l'enfer ? A moitié paralysé, il essayait de reculer, mais ses gestes saccadés ne l'aidaient pas vraiment. Il fixait toujours ces flammes hypnotiques de son regard apeuré, se remémorant avec quelle délectation il avait pris plaisir à les faire souffrir. Ce sentiment poignant d'extase qui l'avait gouverné, lui ordonnant de tous les mettre à mort les uns après les autres, ce sentiment tout puissant lui revint alors en mémoire et il serra les dents, luttant contre ce souvenir qui n'était pas le sien.

      _" Tu ne sais pas à quoi tu as affaire."


    S'ensuivit alors, s'échappant d'entre les dents serrées du mutant, un rire rauque et cassé, résonnant dans le silence de l'Aube, indésiré et dérangeant. Le jeune télépathe ne savait plus quoi faire, il était venu ici pour en finir et voilà qu'il était à nouveau confronté à une de ces horreurs dont lui même faisait parti, une de ces erreur que la nature avait engendré. Bien malgré lui il se retrouvait presque hypnotisé par le regard de son interlocuteur, fascinant dans ce qu'il renvoyait, terrorisant dans ce qu'il présageait. Ethan avait l'impression de ne pouvoir s'en défaire, sous peine de rompre ce fragile moment de presqu'équilibre qui s'était instauré entre eux deux. Doucement, presque avec précaution, il se releva, gardant toujours son ténébreux regard torturé plongé dans les yeux ambrés de l'inconnu, masqué à moitié par ces Ray Ban dorées. Il recula d'un ou deux pas, avec une extrême lenteur, tâtonnant le terrain derrière lui. Il se sentit cogner durement contre la rambarde froide de métal rouillé et se raidit, acculé. Alors que le morceau de T shirt finissait de se rapetisser, réduit à l'état d'une peau de chagrin en un avant goût de ce qu'il risquait d'arriver à Ethan, dansait entre les doigts de la main libre de l'inconnu une autre source de ce rayonnement lumineux, faisceaux de flammes ardentes et insolentes, grondantes et grandissantes, provocatrices même. Le jeune homme avait là un aperçu de ce que lui même et son acolyte pyromane avaient dû inspirer à leurs victimes, mais en tellement moins puissant et moins intense. Il ne put qu'effleurer l'horreur de ce qu'elles avaient dû ressentir, avant de mourir carbonisée par leur folie. Et ça lui faisait de la peine, une terrible peine. En réalité c'était même beaucoup plus que cela, ça lui arrachait le coeur, lui séparait l'âme en deux. Comment avait-il pu oser infliger une telle souffrance, une telle torture à des êtres vivants et en éprouver du plaisir ? Dégoûté de lui même, de son être, de tout ce qui le composait lui, son esprit et son corps, il eut un violent haut le coeur qui lui fit arracher brutalement son regard à celui de Jonothon Starsmore et répandre sur le noir bitume du trottoir le peu de nourriture qu'il lui restait dans l'estomac. Penché en avant, vomissant dans un spasme un flot de bile acide et puante, il cracha tout ce qu'il pu comme si c'était du poison ou un venin mortel. Accroché à la barre de métal à la peinture écaillée, tremblant et fiévreux, il se redressa après quelques secondes passées à reprendre son souffle et s'essuya la bouche du revers de la manche, la salissant au passage. Vissant à nouveaux ses yeux dans celui qui lui faisait face, avec hargne et haine, le front en sueur, il lui cracha à la figure de nouvelles et délicates paroles destinées à lui faire quitter les lieux.

      _" Va te faire foutre !"


    Tentant de reprendre son souffle, n'y parvenant qu'en partie, il se laissa à moitié porter par le panneau de métal froid et parsemé de rosée, laissant s'échapper progressivement cette haine destructrice qui coulait à nouveau dans ses veines, à laquelle il n'avait que trop goûté et qui lui faisait terriblement mal. Ses yeux se perdirent dans le vague et il sembla se perdre alors, s'abîmer dans la contemplation de quelque chose d'invisible et de pourtant fascinant, regardant sans les voir ces merveilleux scintillements sur les gouttes de rosée, reflets chaleureux de leur étoile bien aimée. Mais il a beau essayer il n'y parvient pas. Son regard se retrouve constamment, irrésistiblement attiré par ces flammes brûlantes et garces nichées au creux des mains de cet homme. Elles le narguent, comme un avertissement, lui intimant silencieusement de profiter des derniers instants qu'il lui reste avant qu'elles ne viennent le consumer dans la douleur et les cendres. Encore des flammes. Encore et toujours ces flammes ardentes, sous ses yeux, dans son esprit, partout. N'aurait-il pas mieux valu qu'il se laisse consumer dans le doux brasier qu'ils avaient allumé alors qu'il en avait encore l'occasion ? N'aurait-il pas mieux valu qu'il saute tant qu'il le pouvait encore, tandis qu'il était encore seul et tranquille ? Et voilà maintenant que cet inconnu, cet inconnu incongru sorti mystérieusement d'on ne sait où se la ramenait avec arrogance et insolence, prétextant on ne sait quels arguments vaseux visant un but des plus obscures aux yeux d'Ethan. Et en plus il faisait des flammes, des flammes ! Il n'en fallait pas plus au jeune mutant télépathe pour sombrer un peu plus - si c'était seulement possible - dans tout ce chaos et cet égarement qui régnait en lui. Le pont où ça, quelle différence ? S'il voulait se battre alors qu'ils se battent, s'il voulait du sang alors qu'ils saignent. S'il voulait le tuer, alors qu'il le tue.

      _" Va te faire foutre ! Va te faire foutre ou bute moi tu m'entends ! Si tu me laisse pas sauter alors brûle moi et casse toi !"


    Hurlant ses dernières forces, il le provoque. Hurlant ses dernières forces, il veut en finir. Il se redresse et se tient, devant lui, le défiant du regard. Un regard instable et perturbé. Une incitation au meurtre, à son meurtre. Ca n'a que trop duré, ç'aurait déjà dû être terminé. Alors qu'il s'énerve lui aussi, qu'il s'énerve et s'enflamme. Lui et le pont, lui et Ethan. Qu'ils brûlent et se consumment dans un dernier spasme de douleur, ironique clin d'oeil à toutes ses victimes fauchées. Mais surtout, surtout, que lui brûle et ne soit pas épargné. Que la douleur le finisse et l'anéantisse pour enfin expier tous ses crimes et l'amener vers son but ultime.

    Sa délivrance.
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Jonothon E. Starsmore
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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeJeu 20 Aoû - 4:54

    _" Va te faire foutre !"

    Pardon ? Il est pas sérieux lui.
    Pourtant si, le dit Ethan est bien plus que sérieux. Il est affolant de voir que dans la société, les jeunes sont de plus en plus poussés à s'auto-détruire. L'usage de drogues, l'abus d'alcool et même les problèmes sentimentaux qui les affectent tant, pourtant ceux-ci ne sont qu'en général des amourettes de lycée, faites pour forger le caractère et non pour durer. Mais le jeune étant devenu faible et fragile, se font lentement poussés vers la solution de facilité qu'est la mort. Égoïstes, ils sont tous égoïstes. Pensant toujours à eux, seul leur bonheur compte même dans une vie à deux qui est le but de tous. Quoi qu'il en soit, Ethan veut et va très probablement sauter, mais oui Ethan, Jo te laissera tomber du pont, te regardant t'écraser les quelques vingt mètres plus bas et te faire plusieurs fois rouler dessus par des automobilistes affolés ne savant plus quoi faire ainsi qu'un Camion ne t'ayant simplement pas vu et qui pensera qu'il a encore roulé sur un renard qui passait par là au mauvais moment. Pitoyable mort ne trouvez-vous pas Mr Scott ? Mais elle est à ta hauteur, aussi pitoyable que toi.

    _" Va te faire foutre ! Va te faire foutre ou bute moi tu m'entends ! Si tu me laisse pas sauter alors brûle moi et casse toi !"


    Encore..?
    Ethan ne sait pas à quoi il a affaire. Oui en réalité ceci n'est pas une parole en l'air. D'un coté il est mutant, de l'autre presque totalement homosexuel, se faisant souvent traiter de montre pour l'une des deux « raisons » il est passé aux yeux de la société puritaine et anti-mutant au statut de chose.
    Il est réjouissant de vivre dans ce genre de société, ou la normalité est d'un banale ennui et pourtant tout le monde essaie d'entrer de cette norme. L'anti conformité est elle aussi d'une affolante banalité
    de nos jours. On s'ennuie de voir des gens normaux, on s'ennuie de voir des gens qui essaient de ne pas l'être. Serait-il plus anti-conformiste d'être conforme ? Peut-être. Être normal, pouvoir vivre sans la crainte d'un autre accident, une explosion. Ils sont emprisonnés, Jo et Ethan. Enchainés de leurs peur et de celle des autres, fichés comme s'ils portaient des uniformes. Mais il ne se retiens plus. Même contre quelqu'un qui est comme lui, il ne tient plus. Comme un jeune, Jonothon est en colère contre le monde.
    La fraicheur du petit matin laisse place à une chaleur insoutenable, émanant de celui qui se fait appeler Jonothon. Agacé, presque en colère. La manche du tee-shirt n'est plus. Elle n'est que vague souvenir tendis que celui-ci hantera probablement Jo toute sa vie. Plus tôt il avait fait bruler une voiture, sans peine ni regrets. Il s'en fiche des autres dans cet état là. Quel pitoyable X-men tu fais Jonothon. Sincèrement peut-être aurait-il fallut que tu ne t'engages pas là dedans. Les lunettes de Jonothon fondirent au contact de sa main, tendis qu'il s'approchait d'Ethan. Lorsqu'il fut à plus près encore du jeune homme qui se tenait là devant lui, Jo le saisit violemment à la gorge, le tenant sous son ardente emprise, sa main se crispait au contact de sa peau qui brûlait lentement, laissant s'élever une fumante odeur de roussi. Il le regardait toujours, sans expression aucune, le fixant dans ses yeux noirs. Il sourcilla une seconde avant de projeter le jeune mutant en direction des rambardes de sécurité. De l'autre main, il fit jaillir son énergie, allant s'éclater sur la barrière juste à coté d'Ethan, lui carbonisant une partie de son autre manche au passage, il fit voler la barrière en éclat. Cependant aucun débris ne retomba à terre. Son pouvoirs agissant au niveau moléculaire, le rayon détruit presque instantanément les molécules, faisant disparaître les tissus ou objets touchés comme s'ils n'avaient jamais existé. La seule trace que l'on puisse retrouver, serait une petite et légère fumée jaunâtre virevoltant tel la volute de cigarette avant de s'évanouir aux regards indifférents des passants. Il le regarde, le gamin ne sachant pas vraiment quoi penser, ne savant pas s'il est effrayé ou simplement fou, il le regarde de son œil critique, pensant à tout et rien à la fois. Cependant une chose revient encore et toujours. Il est rudement mignon.

    Jonothon lui désigna de la tête le trou dans la rambarde.

    __'Au revoir jeune Homme.'

    Le regardant certainement pour la dernière fois, il fronça les sourcils et s'en alla. Ses lunettes carbonisées bullèrent d'avantages sous son pied. Jonothon ne se retourna pas, marchant droit devant lui pour enfin retrouver la ville qui lui avait presque manquée. Le bruit, l'agitation, la vie. Jonothon est mort.
    Il avançait lentement, replaçant sur ses oreilles son gaufrier il brancha la musique à fond comme à son habitude en marchant, il regardait ses chaussures, plus précisément ce qui se trouve en dessous. La ligne, blanche et immaculée, le seul point de repaire sur cette immensité de béton noir, froid et brut. Tendis qu'il marchait, Jo ressassait le passé, la soirée de la veille, l'avant-veille... La semaine dernière et celle d'avant. Évidemment pour lui, les soirées passent et se ressemblent, contrairement au diction qui voudrait le contraire. Mais aujourd'hui, ah oui aujourd'hui, sa vie aura probablement changé d'un rien. A cause de cet Ethan qu'il avait croisé sur ce pont. Cependant... Il l'avait déjà presque oublié, ce Mr. Scott. Il marchait toujours, se remémorant les nuit et les journées précédentes, essayant de se rappeler précisément ce qu'il avait ingurgité la soirée dernière il s'arrêta net et releva la tête. La route était déserte, le soleil l'enveloppait gracieusement de ses rayons mais quelque chose clochait. Un truc n'allait pas. Il devait savoir, se rappeler. Il voulait en avoir le coeur net. Il remplaça la prise jack de son Ipod réajustant ses écouteurs il n'y arrivait pas, il devait aller voir.
    Il couru.

    Il courait encore, essayant d'aller toujours plus vite il courrait. De toutes ses forces. Avalant le bitume à chaque foulée, ses doutes grandissaient, encore et toujours, faisant grandir en lui une crainte. Chose étonnante de la part de Jonothon Starsmore, la crainte n'est pas un sentiment habituel. Il y arriva enfin, à ce pont dont il avait vaguement le souvenir de l'avoir passé, d'y avoir croisé un garçon pas bien plus jeune que lui. Mais l'avait-il vu ?
    Personne, sur le pont il n'y avait personne.
    L'avait-il rêvé ? Ce jeune homme pourtant séduisant ça ne s'oublie pas. Dans l'angle où il se trouvait, il n'avait pu voir le cadavre de ses lunettes démodées ni la rambarde qui manquait à l'appel. La musique de ses écouteurs avaient masqué les horrifiants bruits de freins et klaxons. Il n'avait rien pu entendre. Pour lui, cette rencontre n'était plus qu'un rêve éveillé. Il reprit son chemin, marchant toujours sur la ligne blanche, regardant ses pieds sans se soucier de là où il se dirigeait désormais.

    Il faisait nuit noir dans l'appartement de Jonothon. Il ne se rendait pas compte que dehors il faisait jour. Il ne savait pas, il ne savait plus rien. Sa matinée n'était plus qu'un vague souvenir. Le mutant restait là, tassé dans son lit de mort à regarder le placard trafiqué au dessus de la cuisinière qui se laissait voir de l'angle de la porte ouverte de sa chambre. Il se leva soudainement reprenant peu à peu vie dans cet espace morbide et froid. Jonothon se saisit de la poignée de fer design, ouvrant lentement la portière il tira de son autre main une petite tige en métal se cachant derrière la charnière ce qui fit sauter la deuxième partie du placard, faussement condamnée. Il en sortit une boite à chaussure noire blasonnée d'un gros E en diagonale encerclé. Il claqua qu'un seul volet ce qui eu pour effet de ferme le second par la même occasion puis alla se replacer sur son lit. Il retira sa veste et son tee-shirt rayé légèrement froissé au niveau du col. Il l'ouvrit comme l'on ouvrirait la boite de pandore, attrapant la gaine de caoutchouc qu'il se noua autour du bras droit. Il se saisit d'une des seringues et serra le poing. La pointe pénétra lentement dans sa veine, l'illusionnant de vivre par la douleur qui s'estompait rapidement. Il termina la dose, et en reprit une seconde, qu'il s'administra tout aussi lentement. Jonothon ne voyait plus très clair désormais, il se contentait d'avancer à tâtons sur son lit pour virer tout ce qui se trouvait sur la table de chevet. Il attrapa le sachet contenant sa poudre favorite et se prépara son rail habituel après quoi il s'étala sur son lit, une main sur la nuque, la seconde sur le torse. Puis il revit tout, son réveil, la voiture, le jeune homme, les lunettes, la rambarde, son regard, son visage. Il entendait même la voix qui lui hurlait de partir, mais celle-ci s'évanouissait au fur et a mesure que les yeux du mutant se fermaient. Sa respiration accéléra. Ses yeux se rouvrirent sur le plafond sombre de sa chambre, le mutant restait là sans bruit sur son lit.

    Inanimé.


Please Ethan, tell me that I've walked the Line.
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Ethan Scott
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MessageSujet: Re: Walk the Line [Jonothon Starsmore]   Walk the Line [Jonothon Starsmore] Icon_minitimeMer 6 Jan - 5:16





    Terrible face à face dans la lueur iridescente de l'Aube qui se lève, impassible à tout ceci, dans ce cycle, immuable et éternel depuis le commencement des temps anciens. Dressé dans la lumière du jour nouveau, illuminé de cette splendeur dont il se juge indigne, Ethan attend. Provocateur, insolent et inconscient, il se tient, silencieux et immobile, dressé face au jugement dernier qui marche vers lui de son pas à la fois léger et brûlant, lourd et invincible. Avec résolution et fermeté, avec désespoir aussi, il le fixe du regard. Il le défie de venir le frapper, il l'implore de venir l'achever, car au bout du compte lui même n'est pas sûr d'en avoir la force nécessaire pour le faire seul, perdu dans une lâcheté sans nom. Il est trop tard désormais, il s'est aventuré sur un chemin inconnu, à la pente traître et assassine, dont on ne revient pas et, dans sa folie, il tremble. De froid, de peur, d'appréhension, il ne saurait le dire. Sûrement d'un peu de tout ceci à la fois. Terrible jeunesse à la perspective sans pareille, gâchée par l'ignorance et la stupidité d'imbéciles. C'est la fin qui s'annonce. Une fin sublime, radieuse, et pourtant si triste dans ce halo doré. Ses yeux, noirs comme la nuit, noirs comme son âme, expriment une émotion invisible dans cette noirceur, celle de la fatalité. Ne se reflète dedans que celui qui s'avance vers lui, avec cette ardente chaleur consumée en guise de faux et ce T shirt rayé de noir et blanc en lieu et place d'une longue cape tombant en lambeaux putrides. Jonothon Starsmore, ou le chemin vers la mort. Son expression ne présage rien de bon, les sourcils froncés et l'air énervé, sa simple présence est vite rendue insoutenable par l'aura de chaleur qui émane de lui, enveloppant peu à peu Ethan et l'oppressant encore plus qu'il ne l'était déjà. L'air ambiant se fait brûlant, comme du feu liquide, aspiré avidement à pleine gorge pour tenter de se rafraîchir, mais qui, au bout du compte, ne sert qu'à vous assécher les poumons. Le jeune télépathe ne peut cependant s'empêcher d'esquisser un pas de recul instinctif face à la sensation imposante que dégage cet autre monstre mutant en face de lui, si près de lui en fait. Mais nul endroit où fuir et nulle envie de le faire. Il se retrouve comme une bête sauvage, acculé face à cet homme si puissant, tellement plus fort que lui. Même s'il l'avait voulu il n'aurait eu aucune chance face à cet être, aussi détaché du monde réel que lui même pouvait l'être. Il ne put que se soumettre et baisser un instant le regard, amer et crispé, avant de se faire prendre violemment à la gorge. Fixant ses yeux écarquillés dans les siens au travers des Ray Ban démodées qui commençaient à fumer, la douleur de sa peau incandescente sur sa gorge se fit rapidement insoutenable, tordante, lascive et perverse à la fois. Pas de répit pour l'âme d'Ethan, juste rétribution de ses actions meurtrières et insensées. Il sentit chacun de ses doigts presser sa gorge nue et fragile, offerte à son adversaire, mise à mal et marqué à jamais par l'empreinte de cette main inconnue. Le menton orienté vers le haut, le regard humide plongé dans celui de Jonothon, Ethan haletait à cause de la douleur. Il agrippa de ses deux mains l'avant bras qui le tenait fermement, et les retira presque instantanément à cause de la brûlure. Il siffla entre ses dents, gémissant, l'inconscience le guettait à mesure que le temps s'écoulait dans cet océan de souffrance. Qu'attendait-il pour lui broyer la trachée, pour écraser dans un gargouillis immonde ce morceau de chair insignifiant qu'il tenait à sa merci entre ses mains. Il sentait l'énergie pulser dans ces doigts chauffés à blanc, par vague, comme s'il se retenait de le réduire en cendres définitivement. Une odeur de roussi flottait dans l'air, âcre et piquante. Faiblement, les dents serrées, il voulu lui intimer de ne plus attendre et de faire ce qu'il avait à faire, de le finir comme une vulgaire chose qu'on jette et qu'on oublie. "Tue moi.". Deux mots, simples et terribles à la fois. Il ne put les prononcer cependant, et seules ses lèvres bougèrent sans qu'aucun son n'en sorte.

    L'espace d'un instant malgré tout, il crut qu'il allait le faire et accéder à son vœu silencieux. Vaine illusion. Sans crier gare, il le libéra de cette étreinte bouillonnante et le projeta avec force en arrière. Son dos vint heurter la rambarde de métal froid et humide, tandis qu'il eut l'impression de s'être fait tordre le cou alors qu'il tomba face contre terre. Dans le même temps, une lueur vive l'aveugla, accompagnée du rugissement caractéristique du feu qui se rebelle, frappant le métal qu'il évapora en un nuage d'atomes et en volutes délicates, et il fut à nouveau fait prisonnier de cette gangue de feu liquide pendant une seconde. Son T shirt se consuma un peu plus encore tandis qu'il perçut le grésillement léger des poils de son avant bras qui disparurent, vaporisés. Luisant de sueur, ç'avait été comme de passer sa tête au-dessus d'un feu, terrible. Il cligna des yeux une ou deux fois, désorienté, pour finalement apercevoir de nouveau cette silhouette à la fois terrible et familière, celle de Jonothon Starsmore.

    _" Au revoir jeune Homme."

    Simple et efficace, à la mesure de l'indifférence générale qui régnait finalement en lui. Il lui jeta un dernier coup d'œil, fronçant les sourcils au passage, comme pour mieux souligner la misère de la situation actuelle. Puis, il s'en alla. Définitivement, sans ni se retourner, ni dévier de sa trajectoire, le casque sur les oreilles, comme si de rien était. Invraisemblable n'est-ce pas ? Non, pas vraiment en fin de compte. Prévisible même. Alors la fraîcheur revint, irréelle, oubliée, salvatrice. L'oxygène glacé pénétra toutes les alvéoles de ses poumons dans une inspiration désespérée, comme s'il venait de sortir la tête hors de l'eau après avoir dépassé ses limites. Les yeux hagards, perdus dans le vide, Ethan ne réagissait plus. Il restait là, prostré au sol contre la rambarde malmenée, fixant sans les voir de ses yeux vides la route en contrebas, où défilaient quelques voitures filant vers les promesses d'une journée harassante de travail.

    Un halo de givre se formait encore à chacune de ses inspirations, saccadées, le froid naturel était revenu. Les rayons du soleil vinrent caresser avec tendresse et douceur la peau brûlée de sa gorge, scintillant d'un éclat lumineux dans ses cheveux en désordre, et absorbés par ses yeux ne renvoyant aucun reflet. Il avait la tête qui tournait, et une sorte d'ivresse de fatigue, de stress et de peur avait pris possession de lui. Sa tête reposant au bord du précipice, il tourna petit à petit les yeux vers le bitume quelques mètres plus bas, froid, dur et impitoyable. Et cette ligne blanche qui le traversait en son milieu, tranchante, immaculée et sereine. Elle défilait sous ses yeux tel un serpent d'argent, scintillant dans la lumière du petit matin. Il n'aurait pas assez de force pour se relever. Fermant les yeux, inspirant à fond pour se donner un coup de fouet, il était misérable et, surtout, méprisable. Ses yeux entrouverts, il bougea un peu. Il n'allait pas rester là, non. Ce n'était pas fini, pas encore. Alors, dans un effort qui lui parut surhumain, tentant une pathétique et maladroite tentative, il se remit debout, sur ses pieds, appuyé sur le bord de la barrière de métal encore intacte de ses mains écorchées.

    Au bord du précipice, il revit ces quelques images dans sa tête, terribles, sanglantes, insupportables. Ces humains, ces femmes et ces enfants qui se consumaient dans les flammes de l'enfer, déchaînées par une haine invraisemblable et inconnue jusqu'alors. Éventrés par leur folie, par sa folie. Les yeux écarquillés d'horreur, la pupille étrécie, il portait en lui cette espèce de souillure infâme, le sang de victimes qu'il avait pris plaisir à tuer, encore et encore dans cet élan qui n'avait pas été le sien. Il avait perdu son innocence et il avait gagné la marque indélébile du sang, pourpre et éclatant. Il était déchiré de l'intérieur, le visage crispé, les dents serrées. Il était temps d'en finir, maintenant, une bonne fois pour toutes.

    L'espace d'un instant, un bref mais réel instant, il se vit marcher sur l'air, miracle désespéré et indésiré. Comme si une vitre de verre invisible s'étalait devant lui, n'attendant que ses pas traînants et hésitants pour se révéler. Alors, tournant la tête vers le ciel, il ne put s'empêcher d'en admirer une dernière fois la beauté. Le Soleil se levait devant lui, astre rougeoyant, déversant flots d'or et chaleur bienveillante à travers les nuées et le monde entier. Un écho de triste mélancolie vint s'établir en lui, fugace, éphémère et invisible, et il résonna à ses oreilles comme une douce mélodie enfantine.

    C'est alors qu'il tomba, son pied ne rencontrant que la résistance futile du vide en dessous de lui, impuissante et illusoire. Il tomba dans ce qui lui sembla être l'éternité, son esprit déjà totalement déconnecté de la réalité. Ethan était déjà parti, sa vie laissée derrière lui. Il n'aspirait plus qu'à une seule chose désormais. Oublier, et mourir l'âme en paix.



        Yes, Jolly Jumper. We have.

                We've walked the Line...

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